C’est une petite révolution dans l’univers du crédit immobilier. Depuis le 1er avril 2025, le prêt à taux zéro (PTZ) connaît un retour en grâce spectaculaire, grâce à une réforme de grande ampleur. Il s’adresse désormais à davantage de Français, et s’applique de nouveau aux maisons neuves partout en France. Ce dispositif d’aide publique, déjà attractif, est désormais dopé par des offres agressives de certaines banques. Objectif : relancer un marché immobilier en berne depuis deux ans. Entre soutien d’État et stratégie commerciale, les ménages ont aujourd’hui une opportunité unique de financer leur résidence principale à moindre coût.
PTZ élargi et économies à la clé pour les futurs propriétaires
Depuis le 1er avril, le champ d’application du prêt à taux zéro a été considérablement élargi. Ce dispositif, réservé aux primo-accédants et soumis à des plafonds de revenus, permet désormais de financer aussi bien des appartements que des maisons neuves, sur l’ensemble du territoire, y compris les zones rurales et périurbaines. Un changement majeur, quand on sait que, jusqu’à fin 2024, seules les zones dites « tendues » (A, A bis, B1) et les logements collectifs étaient concernés.
En chiffres, l’impact est significatif. Selon une simulation fournie par Domexpo, un couple souhaitant faire construire une maison neuve pour 250 000 €, avec un apport de 20 000 €, devait auparavant emprunter 230 000 € à un taux de 3,40 % sur 25 ans – soit une mensualité de 1 139 €. Grâce au PTZ 2025, ce même ménage peut bénéficier de 40 000 € de prêt sans intérêt, ramenant le crédit principal à 190 000 €, pour une mensualité de 941 €. Soit près de 200 € de gain chaque mois, une bouffée d’air pour les budgets serrés.
La relance de ce dispositif était indispensable pour débloquer l’accession à la propriété, notamment dans les zones peu couvertes par le PTZ ces dernières années
analyse Valérie Létard, ministre du Logement. Elle vise la création d’au moins 15 000 nouveaux logements grâce à cette réforme, en plus des effets sur l’emploi dans la construction.
Banques à l’œuvre: doublement des PTZ pour doper la relance
Mais ce n’est pas tout : les banques prennent désormais une part active dans la dynamique de relance. Certaines institutions financières vont jusqu’à doubler le montant du PTZ avec un prêt complémentaire sans intérêt. Une stratégie commerciale inédite, lancée après deux années et demie de crise sur le marché de l’immobilier neuf.
Ainsi, Banque Populaire propose, depuis le 31 mars, un prêt à 0 % pouvant aller jusqu’à 25 000 €, destiné à compléter le PTZ public. Cette offre, accessible jusqu’au 2025-__décembre__-31, cible les primo-accédants de moins de 36 ans et s’accompagne de la suppression totale des frais de dossier. De son côté, le Crédit Agricole a lancé une initiative similaire, avec un prêt à taux nul plafonné à 20 000 €, proposé jusqu’au 30 juin.
Nous estimons que l’extension du PTZ, couplée à ces nouvelles offres bancaires, pourrait générer jusqu’à 22 000 projets immobiliers supplémentaires, soit une hausse de 50 % sur un an
assure un porte-parole de la Banque Populaire. En clair, les banques entendent bien jouer un rôle moteur dans la reconquête du marché de la primo-accession, tout en élargissant leur base client jeune.
L’œil de l’expert : nouvelle fenêtre
La réforme du PTZ et l’offensive commerciale des banques dessinent une fenêtre d’opportunité rare pour les primo-accédants. Réduire les mensualités, relancer la construction, et encourager l’accession à la propriété : les leviers sont multiples et convergent vers un objectif clair. Mais prudence : l’éligibilité reste conditionnée aux revenus et à l’usage du bien, et ces prêts complémentaires, bien que gratuits en intérêts, nécessitent une analyse approfondie de leur impact à long terme sur l’endettement. L’enjeu : transformer l’opportunité en opération réellement vertueuse pour les ménages.
