En 2024, le marché de la rénovation de logements en France a enregistré une baisse notable du nombre de logements rénovés. Selon l’Agence nationale de l’habitat (Anah), ce chiffre a chuté de 35 % par rapport à 2023. Cependant, cette baisse globale masque des évolutions intéressantes, notamment en matière de rénovations énergétiques de grande envergure et d’aides financières significatives. Bien que les objectifs de rénovation n’aient pas été totalement atteints, des progrès notables ont été réalisés dans des domaines cruciaux comme l’efficacité énergétique, annonçant un avenir plus durable pour le secteur.
Un nombre de rénovations énergétiques d’ampleur en hausse, mais loin des objectifs
Malgré une baisse générale du nombre de logements rénovés, l’Anah a observé une augmentation importante des rénovations énergétiques d’ampleur. En 2024, 91 374 logements ont bénéficié d’une rénovation énergétique profonde, marquant une progression de 27,6 % par rapport à l’année précédente. Cette évolution, bien qu’encourageante, reste éloignée de l’objectif de 200 000 rénovations d’envergure fixés par les autorités. L’impact de ces rénovations sur la performance énergétique est notable, avec un gain énergétique moyen de 65 % pour les logements concernés, contribuant ainsi à la réduction des émissions de CO2 et à la transition énergétique du secteur.
♻️ MaPrimeRénov’ et les aides financières : des leviers essentiels mais sous pression
Le programme MaPrimeRénov’, lancé en 2020, continue de jouer un rôle central dans la rénovation énergétique en France. En 2024, 340 801 logements ont été rénovés grâce à cette aide, représentant une part importante des 3,77 milliards d’euros alloués par l’Anah. Cependant, malgré ce soutien financier substantiel, des tensions apparaissent autour des coûts et de l’ampleur des réformes nécessaires. Le budget de MaPrimeRénov’ a été réduit de manière significative ces dernières années, et bien que le gouvernement ait initialement proposé une nouvelle coupe de 534 millions d’euros pour 2025, un amendement au Sénat a permis de rejeter cette proposition. Le défi reste de maintenir ces financements tout en soutenant les propriétaires dans leurs obligations de rénovation, notamment face à la réglementation sur les logements énergivores qui ne peuvent plus être loués.
Des résultats positifs mais des défis à relever pour 2025 et au-delà
Bien que le nombre global de rénovations ait diminué, l’Anah souligne des résultats positifs dans la répartition des aides et l’amélioration du confort des logements. En 2024, des travaux ont été financés pour plus de 37 000 logements adaptés aux besoins des personnes en perte d’autonomie, et un nombre important de logements indignes ont été traités. Cependant, pour atteindre les objectifs de la France en matière de neutralité carbone d’ici 2050, une accélération de la dynamique des rénovations reste nécessaire. Cela passera par un soutien renforcé à des programmes comme MaPrimeRénov’, ainsi qu’à des initiatives locales pour stimuler la rénovation dans les territoires.
Un avenir incertain malgré des opportunités de relance
Bien que la baisse du nombre de rénovations en 2024 soulève des préoccupations, les éléments positifs comme la hausse des rénovations énergétiques d’ampleur et les soutiens financiers du gouvernement offrent des perspectives encourageantes. La route vers des rénovations massives de qualité reste semée d’embûches, mais les progrès réalisés dans ce domaine, combinés à une mobilisation continue des ressources publiques, ouvrent des opportunités pour l’avenir. Il reste essentiel de maintenir et d’adapter les dispositifs d’aide pour permettre à la France de remplir ses objectifs climatiques tout en soutenant les propriétaires dans leurs projets de rénovation.
