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Crédit immobilier : Après la BCE, les taux vont-ils remonter ?

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La Banque centrale européenne (BCE) a encore une fois réduit ses taux directeurs fin janvier 2025, suscitant des spéculations sur une nouvelle baisse des taux de crédit immobilier. Cependant, cette baisse des taux de la BCE ne garantit pas nécessairement une diminution continue des taux de crédit. Au contraire, plusieurs facteurs économiques, en particulier l’évolution du marché obligataire et les décisions des banques elles-mêmes, laissent entrevoir une possible remontée des taux dans les mois à venir.

L’impact limité de la baisse des taux de la BCE sur le crédit immobilier

La BCE a réduit son principal taux directeur d’un quart de point, dans le but de soutenir la croissance économique en zone euro. Pourtant, cette décision pourrait ne pas avoir l’effet attendu sur les taux de crédit immobilier. Si la BCE influence en partie les conditions d’emprunt, la réalité est plus complexe. En effet, les banques, qui se financent davantage sur les marchés financiers que directement auprès de la BCE, répercutent souvent des facteurs externes sur les taux qu’elles proposent aux emprunteurs.

Par exemple, depuis le début de l’année, le taux des OAT à 10 ans (obligation assimilable du Trésor) a augmenté, atteignant 3,30 %, un signal de hausse des coûts de financement pour les banques. La montée en puissance de facteurs géopolitiques, comme la politique économique de Donald Trump, accentue les craintes d’inflation et influe sur le coût de l’emprunt sur les marchés financiers, ce qui pourrait se traduire par des hausses de taux de crédit immobilier.

Les tensions internes au sein des banques : entre objectifs commerciaux et réalité du financement

Les discussions au sein des banques deviennent de plus en plus tendues face à ces nouvelles dynamiques de marché. D’un côté, les services financiers des banques, qui sont confrontés à des coûts de financement plus élevés, préconisent une augmentation des taux de crédit immobilier. De l’autre côté, les équipes commerciales poussent pour maintenir des taux attractifs afin de répondre aux objectifs de recrutement de nouveaux clients. Cette tension pourrait conduire certaines banques à remonter leurs taux de manière sélective, affectant principalement les emprunteurs les moins bien dotés en épargne. Fabien MONVOISIN, Président de Crédit Conseil de France nous explique:

Nous nous trouvons dans une situation complexe: les banques sortent d’une crise qui a entrainé de fortes baisses de marge. Ces banques cherchent donc aujourd’hui à préserver la marge qu’elles ont commencé à retrouver. De ce fait les directions financières des grands groupes bancaires français prêchent aujourd’hui pour une remontée des taux. Mais en face, il y a les directions commerciales qui elles, cherchent à retrouver des parts de marché et à générer de nouveaux volumes de crédits (et par la même occasion des ventes additionnelles).

Certaines grandes banques ajustent déjà leurs barèmes pour tenir compte de l’augmentation de leurs coûts de financement. Cependant, selon les experts, ces hausses devraient être relativement faibles, augmentant les mensualités de quelques dizaines d’euros seulement. Les emprunteurs les plus solides financièrement pourraient, quant à eux, bénéficier de taux stables, voire avantageux.

Les ajustements des banques face à la concurrence et aux objectifs commerciaux

En parallèle, les banques doivent faire face à une concurrence féroce pour attirer les emprunteurs. Ainsi, même si les coûts de financement augmentent, certaines banques continuent de proposer des taux bas pour conquérir de nouveaux clients. Fabien MONVOISIN le précise:

Prenons l’exemple de la Société Générale. cette grande banque française a récemment lancé un prêt immobilier à un taux attractif de 2,99 % pour l’achat d’une résidence principale ou pour un investissement locatif. Ce type d’offre montre que certaines institutions bancaires privilégient encore des taux compétitifs pour attirer de nouveaux emprunteurs, en particulier sur des prêts d’un montant significatif.

En bref…

En conclusion, bien que la baisse des taux directeurs de la BCE ait eu un effet positif sur les taux de crédit immobilier en 2024, les tendances récentes et l’évolution des coûts de financement suggèrent que des hausses ponctuelles des taux sont possibles en 2025. Les emprunteurs devront être vigilants, notamment ceux qui ont un profil moins solide financièrement, tout en gardant à l’esprit que certaines banques continueront d’offrir des conditions compétitives pour remplir leurs objectifs commerciaux.

Written by
Morgane Cariou

Rédactrice web au sein du Groupe Win'Up, Morgane rédige des contenus d'actualité sur l'épargne, les finances personnelles, les impôts et assure également la mise à jour du site pour optimiser votre navigation.

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