La néobanque britannique Revolut passe à la vitesse supérieure en France. À l’occasion du sommet économique Choose France, l’entreprise fintech a annoncé ce lundi un plan d’investissement d’un milliard d’euros sur trois ans. Objectif : renforcer sa présence hexagonale, créer plusieurs centaines d’emplois et obtenir le précieux agrément bancaire français, synonyme de souveraineté réglementaire et d’expansion durable en Europe de l’Ouest.
Une offensive massive en France pour asseoir sa puissance européenne
Dans un secteur bancaire en pleine transformation numérique, Revolut marque un tournant stratégique. Forte de 55 millions de clients dans le monde, elle ambitionne désormais de faire de la France un pôle d’excellence régional. Selon Elizabeth Howcroft, journaliste économique à Reuters, l’entreprise prévoit notamment d’implanter un second siège pour l’Europe de l’Ouest à Paris, en plus de son hub opérationnel actuel basé en Lituanie.
Cette manœuvre vise autant à rapprocher les centres de décision que de renforcer la crédibilité réglementaire de la néobanque post-Brexit. En effet, si Revolut détient déjà une licence bancaire britannique (décrochée en 2024 après trois années de procédure), l’obtention d’un agrément français auprès des autorités de supervision nationales lui ouvrirait de nouvelles perspectives commerciales, tout en renforçant la confiance des utilisateurs locaux.
L’enjeu est également économique et social : Revolut prévoit de créer au moins 200 nouveaux postes sur le territoire français, en plus des 300 collaborateurs déjà en poste. Ces créations d’emploi concerneront des profils technologiques, commerciaux et réglementaires, positionnant Paris comme un centre névralgique pour l’innovation bancaire européenne.
La France s’impose comme un axe de développement stratégique pour nous. L’environnement y est favorable à la croissance d’une fintech comme la nôtre
a déclaré un porte-parole de Revolut à l’occasion du sommet Choose France.
Malgré cette montée en puissance hexagonale, Revolut entend maintenir une part significative de ses opérations en Lituanie, où l’entreprise avait déplacé son siège européen en 2015 à la suite du Brexit. Ce double ancrage témoigne d’une stratégie d’équilibre entre ancrage local et gestion paneuropéenne.
L’œil de l’expert
Ce nouvel investissement de Revolut est un signal fort pour l’attractivité française dans le domaine des services financiers innovants. En visant une licence bancaire en France, la fintech montre sa volonté de se conformer aux exigences locales, mais surtout de gagner en autonomie réglementaire face aux incertitudes post-Brexit. C’est aussi un pari sur la stabilité économique française et sur la vitalité de son écosystème tech et financier. Dans un contexte de forte concurrence entre néobanques, cette initiative pourrait faire de Paris un hub incontournable de la finance digitale européenne.
