L’équilibre financier des Français connaît des turbulences profondes, une partie significative de la population se retrouvant régulièrement dans le rouge. Une récente étude met en lumière une situation de plus en plus préoccupante, avec près d’un quart des Français à découvert dès le 16 du mois en moyenne. Ce phénomène, qui touche particulièrement certaines catégories de la population, révèle l’ampleur de la précarisation financière qui touche de nombreux ménages, malgré une inflation en baisse. L’urgence d’une réflexion sur les causes et les solutions à mettre en place pour endiguer cette tendance est évidente.
Les Français face au découvert : un phénomène de plus en plus courant
Aujourd’hui, près de 22 % des Français se retrouvent chaque mois dans le rouge dès la deuxième moitié du mois, un chiffre en augmentation par rapport à l’année dernière. En effet, la date à laquelle ces découverts se produisent s’est avancée de façon significative, passant du 17 au 16 du mois en moyenne en l’espace de six mois. Ce phénomène touche particulièrement les jeunes adultes, les familles avec enfants, les locataires et les personnes aux revenus les plus modestes. Ainsi, 29 % des 18-24 ans et 35 % des 25-34 ans doivent gérer des découverts chaque mois, tout comme un Français sur trois vivant dans un logement locatif. En outre, la situation est plus marquée dans certaines régions, comme en Bourgogne Franche-Comté et dans les Hauts-de-France.
L’une des préoccupations majeures réside dans le fait que ces découverts surviennent souvent dès la première quinzaine du mois, avec 44 % des personnes en difficulté financière se retrouvant en découvert avant même la mi-mois. Cette précarité financière semble concerner une portion croissante de la population, la rendant de plus en plus visible.
⛓️ Un contexte économique difficile, malgré un recul de l’inflation
Le nombre de Français en difficulté financière ne cesse d’augmenter, et ce malgré une inflation qui commence lentement à reculer. Le Secours populaire a mis en évidence dans son dernier baromètre annuel que 62 % des Français ont connu ou sont proches de connaître une situation de pauvreté. En comparaison avec l’année dernière, ce chiffre a augmenté de 4 points, se rapprochant des niveaux les plus élevés de la décennie. Cette tendance s’accompagne de difficultés de plus en plus grandes pour satisfaire les besoins de base, comme le paiement des dépenses énergétiques. Près d’un Français sur deux (47 %) peine à régler ses factures d’énergie, et 43 % d’entre eux affirment ne presque jamais chauffer leur logement en hiver.
Ce constat d’une précarisation généralisée met en lumière les limites des hausses de salaires et des aides sociales, face à des coûts de vie toujours plus élevés. Dans ce contexte, l’endettement devient une réponse fréquente, et les ménages sont contraints de recourir à des crédits pour subvenir à leurs besoins immédiats.
⚙️ L’augmentation du surendettement et de l’endettement des Français
En parallèle, la situation de surendettement s’aggrave. D’après la Banque de France, le nombre de dossiers de surendettement a bondi de 10,8 % en 2024 par rapport à l’année précédente. Ce phénomène est directement lié à l’augmentation des dettes personnelles, notamment celles liées aux crédits à la consommation. Les inscriptions au FICP (Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers) ont également augmenté de 3,1 % cette année. Cette situation témoigne de l’impossibilité pour une partie croissante de la population de faire face à ses engagements financiers, en raison de ressources insuffisantes pour couvrir les dépenses courantes et les dettes accumulées.
Cette tendance vers un endettement massif inquiète, car elle expose encore davantage les ménages vulnérables, déjà fragilisés par des dépenses contraintes (logement, énergie, alimentation). Si des solutions de financement à court terme sont parfois une bouée de sauvetage, elles créent également une spirale de dettes qui devient difficile à gérer à long terme.
Ces chiffres relatifs aux découverts et au surendettement sont alarmants, et les catégories les plus fragiles continuent de subir les effets de cette précarisation. Il devient donc de plus en plus urgent de trouver des solutions durables pour redresser la situation, notamment par un renforcement de l’éduction financière et de l’accompagnement des ménages à faibles revenus. L’encadrement des prix de l’énergie pour ces populations exposées peut aussi être une vraie piste de réflexion. Dans ce contexte, une réflexion profonde sur la politique économique et sociale du pays apparaît plus que jamais nécessaire.
