Quarante-cinq ans après sa disparition, Joe Dassin continue de faire vibrer les enceintes… et gonfler les comptes en banque. Son fils cadet, Jonathan Dassin, s’est confié au Figaro sur les revenus mensuels que lui rapporte ce patrimoine musical inusable. Derrière les refrains populaires se cache un véritable trésor financier et culturel, soigneusement entretenu et valorisé. Entre émotions familiales et royalties internationales, immersion dans un héritage qui résonne comme un jackpot mélodique.
Des royalties à cinq chiffres
Interrogé par Le Figaro, Jonathan Dassin ne fait pas de mystère :
Je touche entre 3 500 et 7 000 euros de royalties par mois.
Des sommes mensuelles confortables, issues d’un catalogue musical resté étonnamment vivant, diffusé dans le monde entier. Si la plupart des artistes voient leurs revenus s’estomper avec le temps, Joe Dassin, lui, reste omniprésent : pubs internationales, plateformes de streaming, événements sportifs et grandes émissions télé. Une présence permanente qui garantit une diffusion continue… et donc des droits voisins généreux. Matthieu Damade, responsable du catalogue chez Sony Music France, le confirme :
Joe Dassin est partout. L’Été indien réchauffe encore les stations balnéaires, Dans les yeux d’Émilie anime les férias, Les Champs-Élysées s’invite jusqu’au Canada dans les pubs McDonald’s.
Derrière ces diffusions en boucle se cache un véritable empire de la synchronisation musicale, qui transforme chaque passage TV, film, pub ou série en un chèque. Même les Jeux olympiques et les matchs de rugby sollicitent encore ses chansons pour faire vibrer les foules. Un phénomène rare, qui permet à ses ayants droit, dont ses fils Jonathan et Julien, de bénéficier chaque mois d’une manne régulière. D’autant qu’à sa majorité, Jonathan avait déjà hérité de 1,6 million d’euros, assortis de reliques personnelles comme le passeport de Joe Dassin ou ses fameux colliers de coquillages.
️ Quand Jonathan Dassin rejoue la partition familiale
Mais Jonathan Dassin n’est pas resté dans le rôle passif d’héritier mélomane. À 46 ans, il a lui-même embrassé la scène pour célébrer l’œuvre de son père dans un concert hommage, devenu un véritable spectacle à succès.
Il a fallu que j’accepte ma voix, que j’expérimente la scène
confie-t-il avec humilité. Trompettiste de formation, passé par un groupe de musique africaine et même première partie de Manu Dibango, Jonathan a longtemps cherché sa propre voie. Son premier album solo, resté confidentiel, ne l’a pas découragé : c’est au contact de l’héritage paternel qu’il a finalement trouvé sa note juste. Et aujourd’hui, les salles affichent complet, portées par la nostalgie de titres immortels et la voix d’un fils qui donne corps à la mémoire de son père.
Ce retour sur scène n’est pas qu’un exercice de mémoire : c’est une forme de transmission émotionnelle, à la fois pudique et sincère. Jonathan incarne une nouvelle génération d’interprètes, qui perpétue les classiques sans les figer, tout en y ajoutant sa propre sensibilité.
L’œil de l’expert : une success story posthume
Dans un paysage musical en constante mutation, la longévité de Joe Dassin relève de l’exception culturelle. Peu d’artistes parviennent à franchir les décennies sans perdre de leur éclat. Grâce à une gestion rigoureuse du catalogue, une diffusion multicanale maîtrisée et une empreinte émotionnelle forte, l’artiste continue d’engranger des revenus impressionnants pour ses ayants droit.
Mais au-delà des chiffres, Jonathan Dassin incarne un modèle d’héritier artistique lucide et engagé, qui n’exploite pas le nom de son père, mais le sert avec fidélité. Tant que les refrains de Joe Dassin seront repris dans les stades, fredonnés sur les plages ou diffusés dans les pubs du monde entier, cet héritage musical restera l’un des plus lucratifs – et émouvants – de la chanson française.