Alors que l’inflation grignote les portefeuilles, les consommateurs n’abandonnent pas pour autant les soldes d’été. Mais leur stratégie a changé : cap sur l’essentiel, optimisation des canaux d’achat, et resserrement des dépenses. C’est d’ailleurs aujourd’hui que les soldes d’été démarrent en France! Décryptage d’une édition sous tension économique.
Un budget resserré, reflet d’un pouvoir d’achat sous pression
Les soldes d’été 2025 s’ouvrent dans un climat économique morose où la prudence financière s’impose comme maître-mot. D’après une enquête menée par OpinionWay pour Mollie, près de 39 % des Français prévoient tout de même de profiter des promotions, un chiffre relativement stable comparé à 2024. Mais la constance s’arrête là : le budget moyen dégringole à 233 €, contre 307 € l’an dernier. Soit une baisse spectaculaire de 74 €. Une contraction significative, et surtout symptomatique d’un resserrement budgétaire généralisé.
Ce repli ne tombe pas du ciel. Il s’inscrit dans une logique de consommation davantage tournée vers la sobriété et le tri. Les données montrent que les intentions ne se concrétisent pas toujours : en 2024, les prévisions de dépenses (307 €) avaient largement dépassé les achats réels (223 €). Une dynamique que l’on retrouve cette année, où les consommateurs affichent une prudence quasi-mathématique dans leurs prévisions, quitte à ne pas épuiser le budget alloué.
Autre évolution significative : la montée en puissance des parcours d’achat hybrides. Plus que jamais, les Français alternent entre magasins physiques et achats en ligne. Ce comportement est désormais ancré, et pousse les enseignes à optimiser l’expérience client omnicanale. Le consommateur ne veut plus choisir entre boutique et e-commerce ; il exige les deux, de manière fluide et complémentaire.
Priorité à l’utile : vêtements, enfants et électroménager en tête de liste
Face à des moyens limités, les consommateurs arbitrent. Et ils le font avec clarté. Les vêtements restent indétrônables, cités par 70 % des sondés, et placés en tête des priorités d’achat pour 44 %. Mais derrière cet attachement à l’habillement se cache une logique plus pragmatique qu’impulsive. Il ne s’agit plus de céder aux tendances, mais de renouveler le nécessaire.
Autre signal fort : les enfants deviennent une cible prioritaire pour les dépenses. 33 % des parents interrogés comptent profiter des soldes pour leurs progénitures, soit une progression de 5 points en un an. Un chiffre révélateur dans une période où chaque euro dépensé doit faire sens. Cette hausse traduit une tendance : faire passer les besoins familiaux avant les plaisirs individuels.
L’électroménager et les équipements suivent cette logique de rationalisation, avec 30 % d’intentions d’achat (+3 points), tout comme les produits de loisirs (25 %, +5 points). Des catégories qui, bien qu’un peu plus « secondaires », conservent une valeur d’usage dans le quotidien.
À l’inverse, la décoration chute nettement, passant de 20 % à 16 % des intentions. Les achats « plaisir » ou esthétiques sont donc les grands sacrifiés de cette édition. Comme le résume Vincent Ribaud, directeur des études chez OpinionWay :
Les arbitrages montrent que les Français ne renoncent pas aux soldes, mais réorientent leur consommation vers ce qui est strictement utile.
️ L’œil de l’expert : des soldes plus sobres, mais pas sans potentiel
Si la baisse du budget moyen peut inquiéter les commerçants, elle ne signe pas la mort du commerce, bien au contraire. Les consommateurs restent présents, mais plus exigeants, mieux informés, et plus stratèges dans leurs achats. Pour les marques, l’enjeu est clair : ne pas se contenter d’afficher des réductions, mais soigner l’expérience client, la cohérence de l’offre et la lisibilité des parcours d’achat.
À moyen terme, cette édition 2025 pourrait marquer un tournant vers une consommation plus raisonnable et plus qualitative. Un défi, mais aussi une opportunité pour les enseignes capables de s’adapter à cette nouvelle donne économique.
