Le printemps, saison des échappées belles : avec le retour des températures clémentes, les longs week-ends du printemps 2025 s’imposent comme des respirations bienvenues pour des millions de Français. La combinaison inédite de jours fériés stratégiquement placés et d’une météo favorable propulse les courts séjours sur le devant de la scène. Qu’ils soient organisés à la mer, à la campagne ou entre amis, ces moments d’évasion sont devenus des rituels incontournables pour les foyers en quête de détente sans partir loin. Et cette année, le pont de l’Ascension fait figure de champion incontesté en termes de fréquentation.
Ascension : un calendrier scolaire favorable et des réservations qui explosent
C’est le week-end du jeudi 29 mai qui concentre toutes les attentions. D’après les données exclusives de la plateforme PAP, le pont de l’Ascension concentre à lui seul plus de 30 % des réservations enregistrées sur le mois de mai, loin devant les week-ends du 1er et du 8 mai.
Pourquoi un tel attrait ? Corinne Joly, présidente de PAP, l’explique ainsi :
Contrairement aux deux premiers ponts du mois, les élèves n’ont pas classe le vendredi 30 mai. Cela facilite grandement les départs en famille.
Une configuration idéale pour les parents qui souhaitent éviter les autorisations d’absence ou les absences scolaires injustifiées.
Le phénomène n’est pas isolé. Le pont de la Pentecôte, qui tombe cette année le lundi 9 juin, enregistre lui aussi une forte demande, représentant plus de 20 % des réservations de juin. Deux créneaux qui démontrent que les Français adoptent de plus en plus des micro-vacances dès qu’une fenêtre se présente, et ce, bien en amont des traditionnelles vacances d’été.
Destination littoral : la mer plébiscitée, la route saturée
Sans surprise, les côtes françaises attirent massivement les voyageurs lors de ces week-ends prolongés. Les grandes zones urbaines, comme Paris, Lyon ou Marseille, voient leurs habitants affluer vers les plages.
Au nord, la Bretagne et la Vendée ont la cote ; dans le sud, les Azuréens ne jurent que par leur littoral
confirme Corinne Joly.
Ce choix de destinations entraîne inévitablement des conséquences logistiques : les routes menant vers les côtes seront fortement sollicitées, notamment au départ de l’Île-de-France, souvent classées « rouges » par Bison Futé durant ces périodes. La mobilité reste donc un enjeu crucial à surveiller, d’autant plus que les déplacements en voiture restent majoritaires pour ces escapades printanières.
Autre tendance : la location saisonnière est plébiscitée, notamment pour des séjours entre proches ou en famille élargie, dans un souci de maîtrise des coûts. Le phénomène traduit également le besoin croissant de flexibilité et d’autonomie dans la manière de voyager.
️ L’œil de l’expert : les nouveaux rendez-vous touristiques
Analyse — Ce qui n’était autrefois qu’un bonus de calendrier est désormais une composante stratégique des habitudes touristiques françaises. Les ponts de mai et juin ont gagné en popularité grâce à un contexte scolaire favorable et à une recherche de respiration à moindre coût avant les congés d’été.
Cette ruée vers les courts séjours révèle une mutation silencieuse mais significative du tourisme domestique : il est désormais plus fréquent, plus court, mais aussi plus réactif aux contraintes du calendrier. L’industrie du tourisme saisonnier aurait tort de sous-estimer cette évolution.
En 2025, ces week-ends prolongés deviennent les piliers d’un nouveau mode de consommation touristique, où l’optimisation du temps libre prime sur la durée du voyage. Reste à voir si les infrastructures — notamment routières — sauront suivre cette nouvelle cadence.
