Malgré une communication triomphante sur Truth Social, Donald Trump fait face à une série de signaux économiques préoccupants aux États-Unis. Derrière les slogans de « prospérité retrouvée », les chiffres montrent un ralentissement palpable de l’activité, une inflation en hausse et un chômage qui repart à la hausse. Analyse.
🚨 Emploi en berne, inflation en hausse
La façade d’une économie florissante défendue par Donald Trump se fissure. Selon le Wall Street Journal, plusieurs indicateurs macroéconomiques témoignent d’un climat de plus en plus tendu. En trois mois, à peine 100 000 nouveaux emplois ont été créés — un chiffre bien en deçà des attentes, notamment en mai et juin, où 258 000 postes manquent à l’appel par rapport aux prévisions.
Surtout, cette faible dynamique est largement tirée par le secteur public, via la santé et l’assistance sociale, financées par l’État. Un paradoxe, lorsqu’on se souvient des critiques répétées de Trump à l’égard des dépenses publiques sous Biden.
Le taux de chômage, en légère hausse à 4,25 %, reste modéré mais masque une réalité plus inquiétante : les entreprises n’embauchent plus, notamment dans le secteur industriel, qui a perdu 37 000 emplois en trois mois. Ce recul est notamment lié à un manque de main-d’œuvre étrangère, conséquence directe de la politique migratoire restrictive mise en place depuis 2023.
⚠️ Tarifs douaniers : un choc aux effets sous-estimés
La décision de Trump, le 2 avril lors du Liberation Day, d’imposer de nouveaux droits de douane massifs a généré une onde de choc dans l’économie. Le Wall Street Journal s’interroge :
Dans quelle mesure ce ralentissement est-il lié à cette incertitude tarifaire ?
Car l’effet domino est bien réel : les entreprises, dans le flou sur leurs coûts futurs, ralentissent les investissements et figent les embauches.
Selon Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, le coût des importations grimpe sur plusieurs segments clés, comme l’électroménager, les véhicules et le mobilier. Résultat : un regain d’inflation à 2,6 % en juin, contre 2,1 % le mois précédent.
Et la situation pourrait empirer. La nouvelle vague tarifaire – avec des hausses de 15 à 50 % sur les produits venant de partenaires majeurs comme la Chine, le Brésil ou le Canada – ne fait qu’entretenir une instabilité délétère. « Pourquoi 39 % de taxes sur les montres suisses ? », ironise le journal, mettant en lumière l’opacité stratégique de cette politique commerciale agressive.
Le Wall Street Journal chiffre le choc tarifaire : 360 milliards de dollars par an, l’une des hausses d’impôts les plus brutales depuis des décennies. Et cette fois, ce ne sont pas les citoyens américains qui paient… officiellement.
Les Républicains ont passé 40 ans à cultiver leur image de parti anti-impôts, les voilà soutenant une fiction : que seuls les étrangers régleront la note
tacle le journal.
👁️ L’œil de l’expert : une autre histoire
Loin du récit politique martelé sur les réseaux sociaux, la réalité économique américaine affiche des signes de fragilité préoccupants. En instaurant des barrières douanières massives et en accentuant l’incertitude commerciale, Donald Trump sape une partie des fondements de la croissance. Le marché de l’emploi se grippe, l’inflation redémarre, et la confiance des consommateurs s’effrite.
Si le storytelling présidentiel se veut conquérant, les marchés et les indicateurs macroéconomiques racontent une toute autre histoire. À quelques mois de l’élection, ce décalage entre perception et réalité pourrait coûter cher, tant économiquement que politiquement.