Coup de tonnerre dans l’industrie de la défense : l’Espagne met un terme définitif à ses négociations avec les États-Unis pour l’achat du F-35, l’avion de chasse phare de Lockheed Martin. Une décision à contre-courant de la tendance européenne, mais qui ouvre un boulevard à Dassault Aviation et son Rafale F5.
Selon une enquête d’El País, confirmée par des sources gouvernementales, le gouvernement de Pedro Sánchez opère un revirement stratégique majeur, en privilégiant désormais des options européennes pour le renouvellement de sa flotte militaire. Dans un contexte marqué par le refroidissement des relations transatlantiques, cette décision mêle à la fois souveraineté industrielle, calcul budgétaire et anticipation géopolitique.
❗️Un tournant décisif pour l’autonomie européenne
L’annonce du retrait espagnol des discussions avec Washington ne signifie pas une baisse des ambitions militaires, bien au contraire. Le 23 avril dernier, Pedro Sánchez a dévoilé un plan d’investissement de 10,5 milliards d’euros, portant le budget défense à 2 % du PIB, soit une hausse spectaculaire de 30 %. Un signal fort envoyé à l’OTAN… mais aussi à l’industrie européenne.
D’après El País, 85 % des crédits nouvellement alloués seront fléchés vers des programmes européens. Deux options émergent naturellement : l’Eurofighter Typhoon, porté par un consortium dont l’Espagne est déjà membre, et le Rafale F5, produit par Dassault Aviation, qui monte en puissance à l’international.
Ce revirement s’explique par une volonté assumée de rompre avec la dépendance stratégique aux États-Unis
analyse l’économiste militaire Javier Noguera.
Trump a imposé une logique transactionnelle à l’OTAN. Madrid cherche désormais plus de stabilité industrielle et politique.
Le sommet de l’OTAN a d’ailleurs cristallisé les tensions : le refus de Sánchez d’augmenter le budget militaire à 5 % du PIB, exigé par Donald Trump, a irrité la Maison-Blanche. Dans ce contexte, l’Espagne semble vouloir recentrer ses achats sur des partenaires plus fiables à long terme.
🛩️ Une fenêtre commerciale décisive
Si le contexte est politique, les implications industrielles sont colossales. Le Rafale F5 dispose d’une fenêtre stratégique unique pour s’imposer, d’autant que le programme SCAF (Système de Combat Aérien du Futur), dont l’Espagne est partie prenante avec la France et l’Allemagne, accuse d’importants retards. Son entrée en service n’est pas attendue avant 2040, trop tard pour moderniser une flotte espagnole vieillissante.
À court terme, le Rafale se positionne comme l’appareil le plus polyvalent, fiable et déjà opérationnel du marché européen. Sa récente efficacité en mission, malgré un contexte hostile, comme lors de l’opération indienne Sindoor contre le Pakistan, continue de renforcer sa réputation.
En dépit de la perte d’un Rafale indien, les analystes militaires notent que « l’avion a accompli sa mission de frappe profonde sans engager ses systèmes de défense pour éviter toute escalade » — un comportement qui démontre une précision tactique et une robustesse opérationnelle sans équivalent, selon les experts de l’Institut RUSI (Royal United Services Institute).
Par ailleurs, Dassault Aviation pourrait offrir des compensations industrielles attractives, notamment des transferts technologiques ou des collaborations avec l’industrie aéronautique espagnole, un facteur déterminant pour Madrid.
👁️🗨️ L’œil de l’expert : Un changement crucial
Pour Clara Berthier, analyste en économie de défense au CNAM :
L’Espagne n’a pas seulement changé d’avion : elle a changé de doctrine. Ce type de décision marque une volonté de reprendre le contrôle de sa stratégie industrielle et de diversifier ses dépendances technologiques. Le Rafale, en cela, représente bien plus qu’un choix technique — c’est une déclaration politique.
En somme, ce virage espagnol pourrait marquer le début d’un rééquilibrage européen dans l’achat de matériel militaire, au profit de solutions intra-européennes. Si Dassault parvient à convertir cette opportunité en contrat, le Rafale poursuivra son irrésistible ascension sur le marché mondial, et renforcera une dynamique de souveraineté stratégique européenne en réponse au repli américain.