Une édition qui dépasse déjà les attentes. La Coupe du monde de rugby féminin 2025, organisée en Angleterre, marque déjà un tournant historique. Avec des ventes de billets record et des sponsors internationaux mobilisés, l’événement ne se limite pas à une compétition sportive : il devient un moteur économique, social et médiatique pour le rugby féminin. Selon la Fédération anglaise (RFU) et World Rugby, les retombées s’annoncent à la fois spectaculaires à court terme et structurantes pour l’avenir de la discipline.
💶 Une manne économique immédiate et durable
Dès l’ouverture des ventes, la dynamique a été fulgurante : 375 000 billets déjà écoulés sur 470 000, soit trois fois plus que l’édition précédente en Nouvelle-Zélande. La finale, prévue à Twickenham devant 82 000 spectateurs, affichera complet, établissant un record mondial pour le rugby féminin.
L’impact économique direct est évalué à 64 millions de livres sterling pour le Royaume-Uni, selon une étude de la Sheffield Hallam University, dont une part substantielle bénéficiera au tourisme et à l’hôtellerie londonienne. Cet afflux démontre que le rugby féminin est désormais capable de générer des retombées comparables à certaines compétitions masculines de haut niveau.
La dimension médiatique n’est pas en reste. Comme le souligne Reuters :
L’appétit des spectateurs et des diffuseurs crée un cercle vertueux de revenus
Cette dynamique attire de nouveaux sponsors et augmente la visibilité du sport. L’effet boule de neige est alors enclenché.
🏈 Sponsoring, investissements et héritage
Au-delà des recettes immédiates, la Coupe du monde 2025 constitue une vitrine pour les investissements structurants. Le programme Impact ’25, lancé par la RFU, mobilise 12,13 millions de livres (environ 14,1 M€) pour développer la pratique, moderniser les infrastructures et renforcer la formation d’ici mars 2025 (Rugby World Cup).
World Rugby, de son côté, a mis en place Impact Beyond 2025, un dispositif visant à prolonger les effets du tournoi, en encourageant la pratique féminine et en favorisant l’équité de genre. Cette vision dépasse le cadre du Royaume-Uni et s’inscrit dans une stratégie aujourd’hui mondiale.
Le volet sponsoring confirme également l’attractivité croissante du rugby féminin. Des géants comme Mastercard, HSBC, Emirates, Capgemini, Allianz ou O2 figurent parmi les partenaires majeurs, validant le basculement vers un nouvel âge du marketing sportif féminin. Selon Creativebrief, cette édition pourrait être un « tipping point », un moment charnière où les marques considèrent enfin le sport féminin comme une opportunité de croissance durable.
👁 L’œil de l’expert : 2025, une référence ?
La Coupe du Monde de Rugby Féminin 2025 s’impose comme une plateforme de transformation économique et culturelle. Elle ne se limite pas à battre des records de billetterie ou de visibilité : elle pose les bases d’une industrie pérenne du rugby féminin, capable de drainer sponsors, diffuseurs et nouveaux publics.
Mais cette réussite appelle une vigilance : sans structuration à long terme des revenus et sans continuité de l’investissement après le tournoi, l’effet euphorique pourrait retomber. L’enjeu pour les fédérations et pour World Rugby sera donc de transformer cet événement en point d’ancrage économique durable, et non en feu de paille.
En somme, l’édition 2025 ne sera pas seulement un succès sportif, mais bien une référence économique et institutionnelle pour tout le sport féminin.