Dans un contexte où les Français surveillent de près leur budget, la question des frais bancaires est devenue un enjeu majeur. Si les banques en ligne restent imbattables avec des tarifs proches de zéro, de nombreux clients tiennent à conserver les avantages d’un réseau d’agences physiques. Or, les écarts de prix entre établissements traditionnels peuvent être considérables, parfois du simple au double selon le profil. Le dernier classement de MoneyVox, au 1er octobre, révèle les enseignes qui tirent leur épingle du jeu.
📊 De grands écarts pour les profils classiques et premium
Les clients dits « classiques », percevant 1 700 € par mois, dotés d’une carte bancaire standard et d’un découvert autorisé de 900 €, peuvent voir leurs frais annuels grimper jusqu’à 254,60 € dans certaines enseignes régionales comme la Banque Marze ou la Banque Dupuy de Parseval. À l’inverse, des acteurs comme Axa Banque (121,28 €), le Crédit Coopératif (130,68 €) ou encore le Crédit Agricole Île-de-France (143,68 €) proposent des tarifs nettement plus compétitifs.
Pour les profils haut de gamme, les différences sont encore plus marquées. Les clients premium, avec 3 000 € de revenus mensuels, une carte Visa Premier ou Gold Mastercard et un découvert autorisé de 2 000 €, profitent d’offres bien plus attractives chez certains établissements. Axa Banque se distingue avec seulement 87,50 € par an, suivie par le Crédit Coopératif (148 €) et plusieurs caisses régionales du Crédit Agricole (Franche-Comté, Charente-Maritime Deux-Sèvres, Centre Loire) entre 159 € et 164 €.
Ces chiffres contrastent avec des pratiques tarifaires bien plus lourdes dans d’autres enseignes traditionnelles, rappelant que la fidélité bancaire peut coûter cher si l’on ne compare pas régulièrement les offres.
🧑🎓 Les jeunes, grands gagnants
Pour les moins de 25 ans, la facture est souvent allégée, parfois même inexistante. MoneyVox révèle qu’à la Caisse d’Épargne Grand Est Europe, un jeune peut ouvrir et gérer son compte pour 0 € par an. Chez Axa Banque, les frais se limitent à 5,50 € par an, tandis que d’autres établissements comme certaines Banques Populaires, le Crédit Maritime ou encore la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées plafonnent à 12 € par an.
Le profil type retenu est celui d’un étudiant ou jeune actif percevant 800 € mensuels, équipé d’une carte bancaire classique ou à autorisation systématique, sans chéquier ni découvert. Les dépenses incluent quelques opérations internationales (paiements en devises et un retrait hors zone euro).
Cette politique tarifaire agressive vise à capter une clientèle jeune, qui pourrait par la suite évoluer vers des offres plus rémunératrices pour les établissements. Comme le souligne l’analyse de MoneyVox, « le coût du compte peut être réduit à presque rien, à condition de choisir la bonne enseigne dès le départ ».
👁 L’œil de l’expert
Ce classement confirme une tendance structurelle : les banques traditionnelles peinent à rivaliser avec les banques en ligne, mais certaines compensent en ciblant précisément les profils premium et jeunes, deux segments stratégiques pour leur avenir. La stratégie d’acteurs comme Axa Banque ou le Crédit Coopératif repose sur une tarification agressive, qui pourrait à terme forcer les autres réseaux à revoir leur grille de frais pour éviter une fuite des clients.
En 2025, la bataille des frais bancaires ne se joue plus seulement sur le prix, mais sur l’équilibre entre accessibilité tarifaire et maintien d’un réseau d’agences. Pour les consommateurs, la conclusion est claire : comparer est devenu une nécessité économique.