La fin de l’année 2025 s’annonce turbulente sur le front de l’emploi. Entre la morosité économique, l’essor de l’intelligence artificielle et la nécessité pour les entreprises de réduire leurs coûts, des groupes emblématiques comme Amazon, Nestlé ou UPS ont annoncé plus de 45 000 suppressions d’emplois en octobre en Europe et aux États-Unis. Ce mouvement, qui touche essentiellement les postes administratifs et de bureaux, alerte investisseurs et économistes sur les changements structurels à venir dans le marché du travail. Comme le souligne Adam Sarhan, directeur général de 50 Park Investments : « Des coupes comme celles d’Amazon me font penser que l’économie ralentit, qu’elle ne se renforce pas. Il n’y a pas de licenciements massifs quand l’économie est forte. »
🚨 Licenciements massifs : la vague s’amplifie
Octobre confirme une tendance lourde : plus de 45 000 emplois supprimés aux États-Unis et en Europe, alors que les entreprises courent après l’efficacité, l’automatisation et la rentabilité. Selon un comptage de Reuters, les groupes américains ont annoncé plus de 25 000 suppressions ce mois, auxquels s’ajoutent les 48 000 postes déjà supprimés par UPS sur l’année 2025. De l’autre côté de l’Atlantique, l’Europe n’est pas épargnée : Nestlé à lui seul prévoit 16 000 suppressions, contribuant à faire grimper le total à plus de 20 000 emplois perdus dans la région. Les raisons sont multiples. D’abord, la morosité du moral des consommateurs incite les entreprises à freiner leurs coûts. Mais surtout, c’est l’essor de l’intelligence artificielle et de l’automatisation qui pousse les sociétés à remplacer des fonctions administratives ou supports par des machines. Amazon, par exemple, a déjà annoncé qu’il supprimait 14 000 emplois de bureau, centrés sur des postes vulnérables à l’IA.
Cette accélération des réductions de personnel inquiète les marchés. Comme l’explique Adam Sarhan, directeur général de 50 Park Investments : « Des coupes comme celles d’Amazon me font penser que l’économie ralentit, qu’elle ne se renforce pas. Il n’y a pas de licenciements massifs quand l’économie est forte. »
🔄 IA et fragile équilibre du marché du travail
Les entreprises n’agitent pas ce sablier social sans raison : l’IA est désormais attendue comme un levier de réduction structurelle des coûts. Résultat : les investissements technologiques explosent. Une étude KPMG indique que les investissements prévus en IA ont bondi de 14 % en un trimestre, pour atteindre en moyenne 130 millions de dollars par entreprise. Paradoxalement, 78 % des cadres interrogés subissent une pression des conseils d’administration pour démontrer que l’IA génère des économies tangibles.
Les profils les plus menacés sont ceux des postes de fonctions intermédiaires, où les tâches sont reproductibles. Toutefois, les économistes de Bank of America nuancent : les secteurs technologiques, financiers ou des services professionnels enregistrent encore une croissance de l’emploi malgré l’automatisation, ce qui suggère une transformation progressive plutôt qu’une suppression massive immédiate.
Cette stratégie se déroule dans un contexte « peu d’embauches, peu de licenciements », selon l’expression retenue par les économistes, où les entreprises gelées sur le recrutement compensent en réduisant progressivement leurs effectifs existants. Comme le dit Allison Shrivastava, économiste chez Indeed Hiring Lab : « (L’IA) a le potentiel d’avoir un impact sur le marché du travail, mais je ne pense pas que cet impact soit très fort pour l’instant. »
Mais dans ce statu quo fragile, tout relâchement (macroéconomique, financier ou réglementaire) pourrait déclencher une spirale de licenciements plus virulente, fragilisant le consommateur, l’investissement et donc la croissance.
👁️ L’œil de l’expert : un test de résilience
Ce mois d’octobre agit comme un révélateur : l’économie mondiale entre dans une nouvelle ère où la pression technologique, la rationalisation des coûts et la fragmentation des modèles d’emploi forment un cocktail volatil. Si l’IA offre des gains potentiels énormes, elle confronte aussi les entreprises à un dilemme : combiner innovation et maintien d’une cohésion sociale durable.
À long terme, la survenue de licenciements massifs pourrait engendrer un effet domino sur la confiance des ménages, la consommation et les flux d’investissement. Pour l’instant, la stratégie dominante est la retenue : les chefs d’entreprise scrutent l’horizon pour déterminer jusqu’où ils peuvent aller sans casser le fragile équilibre. Mais dans ce domaine, un pas de trop pourrait mener à l’effondrement.
 
                                                                                                                                                 
                                                                                                     
                                     
                                




 
 
			        

 
 
			        
 
 
			        