Deux tendances expliquent cette flambée. D’une part, de plus en plus de salariés s’arrêtent au moins une fois dans l’année : la proportion atteint désormais 35 % contre moins d’un sur trois auparavant. « On est aujourd’hui à des taux de prévalence de l’ordre de 35 % », observe Noémie Marciano, directrice de l’activité assurances des personnes chez WTW.
D’autre part, la durée moyenne des arrêts s’allonge, passant de 23,3 jours en 2023 à 24,1 jours en 2024. Selon le baromètre, cette évolution s’explique par une multiplication des arrêts longs, non compensée par les arrêts courts. Cette dynamique traduit l’impact grandissant des risques psychosociaux, et en particulier du burn-out, désormais identifié comme l’un des principaux moteurs de l’absentéisme.
Pour Noémie Marciano, ce phénomène est préoccupant :
Les niveaux que nous observons en 2024 rappellent ceux de 2020, en pleine crise du Covid, alors que les effets directs de la pandémie sont derrière nous.
Les conséquences économiques sont considérables. Le cabinet WTW estime à 120 milliards d’euros par an le coût global de l’absentéisme pour les entreprises françaises. Cette facture s’alourdit encore avec la réduction de la prise en charge des indemnités journalières par la Sécurité sociale prévue en avril 2025, et l’acquisition désormais possible de congés payés pendant un arrêt maladie.
Résultat : les employeurs se retrouvent face à une double pression, entre pertes de productivité et charges supplémentaires. Les entreprises tentent de réagir avec des politiques de prévention : formation des managers à la détection du burn-out, programmes de soutien psychologique ou encore campagnes de vaccination pour limiter certaines absences. Mais comme le rappelle Noémie Marciano,
Ce sont des dispositifs qui prennent du temps à être mis en place et dont les effets ne peuvent se mesurer qu’à moyen terme.
L’explosion de l’absentéisme ne relève plus d’une simple tendance sociale, mais d’un risque économique systémique pour la compétitivité française. L’équation est lourde : davantage de salariés concernés, des arrêts plus longs, et une prise en charge publique en recul. Si rien n’est fait, le coût pourrait devenir insoutenable pour certaines entreprises déjà fragilisées par la conjoncture.
Dans ce contexte, la prévention des risques psychosociaux et la réorganisation du travail apparaissent comme des leviers stratégiques. Investir dans la santé au travail devient un enjeu de survie économique autant qu’un impératif social.
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
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