Discrète mais redoutable, la fraude au carding gagne du terrain à grande vitesse. En quelques clics, des cybercriminels exploitent des cartes bancaires volées, souvent achetées sur le dark web, pour effectuer des achats ou détourner des fonds. Automatisé, rapide et difficile à tracer, ce trafic numérique cause des pertes massives aux commerçants, aux banques… et menace la confiance dans l’économie digitale.
💳 La fraude numérique explose
Le carding est une fraude numérique qui consiste à utiliser des données bancaires volées, comme votre numéro de carte, cryptogrammes, voire identités complètes, pour réaliser des achats en ligne ou les revendre sur le dark web. Ces informations sont souvent récupérées par phishing, piratage ou fuite de données. Les fraudeurs testent ensuite leur validité via des bots automatisés. Menaçant ainsi la sécurité des paiements et l’économie numérique.
En 2022, c’est plus de 45 millions de données de cartes bancaires « card not present » qui ont été mises en vente sur le dark web. En France, la fraude à la carte bancaire a représenté près de 496 millions d’euros de pertes en 2023, selon les dernières estimations, avec une forte concentration autour des paiements en ligne.
Le nombre de victimes d’escroqueries aux moyens de paiement ne cesse d’augmenter, dépassant 411 000 personnes en 2023. En progression moyenne de +7,3 % par an depuis 8 ans !
🛍️ Quelles conséquences pour les usagers ?
Les dangers du carding concernent les consommateurs, commerçants, établissements bancaires et, plus largement, la chaîne de confiance numérique. Pour les utilisateurs, cette fraude se traduit par des débits bancaires non autorisés, des comptes gelés et des démarches administratives souvent longues et anxiogènes. Si les banques procèdent généralement au remboursement des montants détournés, la confiance dans les paiements en ligne s’en trouve durablement altérée, incitant de nombreux utilisateurs à limiter leurs achats numériques.
Le carding met à mal l’économie de la confiance numérique. Chaque fraude génère non seulement un coût financier, mais aussi une perte de crédibilité pour l’ensemble de l’écosystème digital
explique un expert en cybersécurité de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD)
🛡️ Comment se protéger du carding ?
Face à la montée des fraudes bancaires en ligne, les consommateurs disposent de plusieurs leviers pour renforcer leur sécurité. Le premier réflexe à adopter est de ne jamais transmettre ses informations bancaires par e-mail, SMS ou téléphone, même à des interlocuteurs qui semblent légitimes. Il est également conseillé de privilégier les sites sécurisés du style https:// et reconnus lors des achats en ligne, et d’éviter d’enregistrer ses données bancaires sur des plateformes peu fiables.
Enfin l’utilisation de la double authentification permet de limiter les risques : elle ajoute une couche de sécurité lors des paiements ou connexions sensibles. Les utilisateurs sont également invités à surveiller régulièrement leurs relevés bancaires pour repérer rapidement toute transaction suspecte. Enfin, en cas de doute ou de fraude avérée, il est essentiel de faire opposition immédiatement et de signaler l’incident à sa banque.
👁 L’œil de l’expert : Enjeu pour la sécurité des paiements
À l’heure où l’économie numérique repose de plus en plus sur la confiance des usagers, le carding s’impose comme un défi majeur pour les institutions financières, les commerçants et les consommateurs. Derrière cette fraude, apparemment technique, se cache un système criminel bien rodé, alimenté par des milliards d’euros de données dérobées. Si les outils de protection se renforcent, la vigilance individuelle reste la première barrière. Pour contenir durablement ce fléau, il faudra non seulement innover sur le plan technologique, mais aussi renforcer la coopération entre acteurs publics et privés à l’échelle internationale.