Depuis le début de l’année 2024, les taux de crédit immobilier ont suivi une tendance baissière régulière, passant de 4,50% à environ 3,20% en mars 2025. Toutefois, plusieurs signaux laissent déjà présager un retournement de situation imminent. L’un des facteurs clés à l’origine de cette évolution est l’augmentation des rendements des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans, actuellement autour de 3,5%. Parallèlement, un environnement économique et géopolitique incertain pourrait également contribuer à cette dynamique.
☄️ L’impact des OAT 10 ans sur les taux immobiliers : un indicateur crucial
Les OAT 10 ans, ces emprunts d’État utilisés comme référence pour fixer les taux de crédit immobilier, occupent une place centrale dans l’analyse des banques. En effet, la corrélation entre l’évolution des OAT et les taux d’intérêt des prêts immobiliers est souvent très marquée. À l’heure actuelle, le rendement des OAT se maintient autour de 3,5%, un niveau qui a déjà conduit certaines enseignes bancaires à réviser leurs taux immobiliers à la hausse en ce début de mois d’avril.
Dans ce contexte, certains établissements bancaires ont décidé d’attendre encore, mais pour d’autres ils n’était pas question d’attendre davantage, et ont donc décidé de relever leurs taux, et ce de manière plus ou moins modérée. Selon certains experts, une augmentation de 10 à 20 points de base semble la norme actuelle. Toutefois, il est important de noter que certaines banques pourraient choisir de stabiliser leurs offres en raison de stratégies commerciales favorisant l’attraction de nouveaux emprunteurs. Ces fluctuations des taux sont également influencées par d’autres facteurs, tels que le coût des ressources financières des banques et les politiques de la Banque Centrale Européenne (BCE).
↗️ Un retournement partiel des taux : ce qu’il faut attendre à court terme
Malgré la légère remontée des taux observée en avril 2025, la situation reste relativement maîtrisée. Les premiers ajustements restent modérés, oscillant entre 0,10 et 0,20 point. Pour les emprunteurs, cela signifie que, même si les conditions de financement se durcissent légèrement, elles demeurent attractives, en particulier pour ceux qui présentent des profils solides. Certaines banques, par exemple, continuent d’offrir des taux très compétitifs. Le Crédit Agricole, par exemple, propose des prêts à 1,99% pour des montants allant jusqu’à 25 000 euros, et le Crédit Mutuel met en avant un prêt à taux fixe de 0,99% pour des emprunts de 30 000 euros.
En dépit de ces offres intéressantes, il est crucial de souligner que les emprunteurs doivent également prendre en compte les coûts annexes tels que l’assurance de prêt, un poste souvent négligé mais pouvant générer des économies substantielles sur la durée du crédit. Il est donc recommandé d’optimiser ce poste de dépense en comparant les assurances proposées par les banques avec celles proposées par des assureurs externes, qui peuvent être jusqu’à quatre fois moins chères.
Facteurs influençant l’évolution des taux à moyen terme
Les prochains mois devraient être marqués par plusieurs facteurs déterminants pour l’évolution des taux immobiliers. Parmi ceux-ci, le contexte géopolitique demeure un facteur clé. En particulier, une possible désescalade du conflit en Ukraine pourrait entraîner une réduction des tensions économiques et une baisse des rendements obligataires, ce qui pourrait favoriser une nouvelle réduction des taux. À l’inverse, une intensification des conflits ou des crises géopolitiques pourrait accentuer la pression à la hausse sur les rendements des OAT et, par conséquent, sur les taux de crédit immobilier.
En outre, la politique budgétaire européenne, en particulier les niveaux d’endettement des États membres comme la France et l’Allemagne, pourrait également exercer une influence sur les taux d’intérêt. Un alourdissement de la dette publique européenne pourrait inciter une augmentation des rendements des OAT, avec une répercussion directe sur les conditions de crédit. Enfin, les décisions à venir de la BCE, bien que perçues comme favorables après la dernière baisse de ses taux directeurs en mars 2025, incitent à la prudence. Les banques restent attentistes face à l’évolution de la politique monétaire européenne, ce qui pourrait entraîner une période d’incertitude avant tout ajustement significatif.
L’œil de l’expert : Une prudence nécessaire pour les emprunteurs
Les perspectives pour les mois à venir suggèrent une période d’attentisme, avec une remontée modérée mais plus générale des taux immobiliers possible à partir du second semestre 2025. Les emprunteurs les plus avertis pourront encore bénéficier de conditions avantageuses, notamment en profitant des offres attractives proposées par certaines banques. Toutefois, face à l’incertitude économique et géopolitique, il peut être judicieux de sécuriser un financement dès que possible avant une remontée potentiellement plus marquée des taux dans les mois à venir. En outre, une gestion optimisée des coûts annexes liés à l’assurance de prêt pourrait constituer un levier d’économies supplémentaires pour les emprunteurs.
