Après une période de relative stabilité, les taux de crédit immobilier repartent à la hausse en octobre 2025, touchant désormais tous les profils, y compris les emprunteurs à hauts revenus. Ce retournement du marché inquiète les ménages et impacte directement leur capacité d’emprunt, tandis que l’État lui-même se finance plus cher qu’auparavant.
📈 Une hausse générale des taux
Le taux d’usure, indicateur clé du marché immobilier, remonte légèrement au quatrième trimestre 2025, marquant une première depuis un an et demi. Actuellement fixé en moyenne à 3,82 %, il représente 43 000 € d’intérêts pour chaque tranche de 100 000 € empruntés sur 20 ans, selon la Banque de France. Sur un appartement de 100 m² au prix moyen de 3 871 €/m², avec un apport moyen de 30 000 €, les intérêts cumulés peuvent dépasser 100 000 € sur 20 ans, souligne Se Loger.
Les disparités régionales restent sensibles : en Île-de-France, le taux moyen sur 25 ans est 3,20 %, alors qu’en PACA et dans les Pays de la Loire, il atteint 3,40 %. Selon les professionnels, quelques banques présente des hausses très sensibles de l’ordre de 0,05%, mais le constat est général: les hausses ne sont pas généralisées.
Cette tendance s’explique aussi par l’instabilité politique et la hausse des coûts d’emprunt de l’État, désormais plus élevés que ceux proposés aux particuliers pour refinancer la dette publique.
💸 Les profils à hauts revenus aussi impactés
Contrairement aux habitudes, octobre voit également les revenus élevés subir une progression de leurs taux. Les ménages aux revenus supérieurs à 80 000 € annuel enregistrent même les augmentations de taux les plus fortes (+0,10 point sur 15 et 20 ans). Pour un foyer percevant 100 000 € annuels, la capacité d’emprunt diminue de presque 5 000 €, tandis qu’un salarié net à 3 500 €/mois voit son budget fondre de 300 € (247 300 € contre 247 600 € en septembre).
Pour autant, le contexte reste meilleur qu’en 2023, et c’est Fabien Monvoisin, CEO de Crédit Conseil de France qui le rappelle :
Les banques continuent aujourd’hui de proposer des conditions de financement nettement plus attractives qu’il y a encore un an, grâce à un reflux partiel des taux et à une concurrence accrue entre établissements. Toutefois, l’incertitude demeure forte à l’approche de 2026, notamment en raison de la volatilité des marchés obligataires et du contexte budgétaire français.
L’expert rappelle que les prochains mois seront « déterminants pour maintenir un climat de financement stable », et il donne un ultime conseil à nos lecteurs:
Si vous êtes en constitution de dossier de financement immobilier, ne tardez surtout pas à sécuriser votre taux de crédit. San s quoi vous pourriez connaître des surprises désagréables au cours des prochaines semaines.
En effet, un blocage anticipé peut constituer une stratégie défensive face à une possible remontée des taux d’emprunt dans les prochaines semaines.
👁️ L’œil de l’expert
La hausse des taux immobiliers, même pour les profils aisés, traduit un rééquilibrage du marché après des années de conditions ultra-favorables. Entre inflation des prix au mètre carré, taux d’usure en progression et capacité d’emprunt réduite, les ménages doivent mieux anticiper leurs projets. Les banques restent prudentes face à l’instabilité politique et aux coûts d’emprunt de l’État, ce qui pourrait freiner l’accession à la propriété. Bloquer un taux aujourd’hui apparaît comme une stratégie prudente pour limiter l’impact financier d’une éventuelle remontée dans les prochains mois.