Été 2025 : la voiture des Français reste la star des vacances, mais à quel prix ?
L’automobile garde la tête des moyens de transport préférés des Français pour les vacances… mais son règne s’effrite lentement. L’enquête OpinionWay réalisée pour Point S, dévoilée le 10 juin 2025, met en lumière une mutation progressive des habitudes de mobilité estivale. Si la voiture conserve son statut de référence, elle subit une érosion silencieuse, rattrapée par les nouvelles pratiques, les contraintes budgétaires et les fractures territoriales et générationnelles. En toile de fond : un équilibre fragile entre liberté, confort… et coût.
🚙 Un symbole qui résiste, entre fractures sociales et choix par défaut
Avec 53 % des Français prévoyant de partir en vacances cet été, l’enthousiasme est en léger repli par rapport à 2024 (-2 points). Parmi eux, 6 sur 10 emprunteront leur voiture personnelle pour rejoindre leur destination. Une proportion qui, bien qu’encore majoritaire, est en net recul : ils étaient 75 % en 2020, soit 15 points de moins en cinq ans.
Ce désamour progressif de l’automobile s’explique en partie par une disparité géographique de plus en plus criante. Dans les zones rurales, 75 % des vacanciers privilégient la voiture, tandis qu’en Île-de-France, ils ne sont que 43 %. Une fracture nette que souligne Christophe Rollet, directeur général de Point S :
On observe une France à deux vitesses, coupée entre la ville et la campagne, où la voiture reste un outil vital hors des grandes agglomérations.
La dimension générationnelle ajoute à ce clivage : seuls 30 % des 18-24 ans prennent leur propre voiture. Cette jeunesse mobile préfère le covoiturage (19 %), un score six fois supérieur aux autres tranches d’âge. Même l’avion, pourtant pointé du doigt pour son empreinte carbone, séduit encore 32 % des jeunes adultes. ✈️
Mais si l’automobile tient encore le haut du pavé, c’est davantage par manque d’alternatives crédibles que par véritable engouement. 74 % des personnes interrogées estiment qu’elle répond le mieux aux besoins logistiques : famille, bagages, flexibilité. Pour 62 %, elle reste le choix par défaut faute de mieux. Et seulement 7 % évoquent des motifs écologiques pour justifier leur décision, un chiffre qui illustre le faible poids des considérations environnementales dans les choix de mobilité estivale.
💶 Le dilemme du plein : vacances économiques ou liberté contrôlée ?
La voiture reste synonyme de liberté… à condition que la liberté ne coûte pas trop cher. Si 71 % des automobilistes comptent limiter leurs dépenses de transport à moins de 300 euros, cela inclut carburant, péages et stationnement. Parmi eux, 31 % prévoient de rester entre 100 et 199 euros. Toutefois, 20 % anticipent déjà un budget supérieur à 400 euros.
Ce cadre budgétaire serré reflète une certaine défiance face à la conjoncture économique, malgré une inflation en recul. 42 % des sondés estiment que les prix restent trop élevés, et près d’un tiers (31 %) se disent prêts à restreindre leurs déplacements pour limiter leurs frais.
Face à cette incertitude, la préparation technique du véhicule devient un réflexe massif. Pas moins de 94 % des vacanciers effectuent des contrôles avant le départ : pression des pneus (74 %), niveaux d’huile (56 %), ou révision complète (26 %). Une vigilance accrue qui traduit une volonté d’éviter les mauvaises surprises et de rentabiliser chaque kilomètre.
👁 L’œil de l’expert : entre contrainte et envie
La voiture reste incontournable dans l’imaginaire estival des Français, mais ce n’est plus une évidence. Sa place de choix est aujourd’hui dictée par des contraintes pratiques plus que par l’envie, tandis que les jeunes générations amorcent une transition vers des mobilités partagées ou plus aériennes, parfois à contre-courant des engagements écologiques.
La fracture territoriale s’aggrave : dans les zones rurales, l’absence de solutions alternatives condamne les habitants à une dépendance automobile. En ville, à l’inverse, les choix se diversifient. Si les politiques publiques veulent accompagner cette évolution, elles devront investir massivement dans les mobilités collectives et intermodales, sous peine de renforcer les inégalités de déplacement… et de vacances.
À propos de l'auteur
Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.