Fin du démarchage téléphonique : l’Assemblée Nationale sur le point de trancher
Le démarchage téléphonique sans consentement préalable, longtemps critiqué par les consommateurs pour son caractère intrusif, invasif et souvent source d’arnaques, pourrait bientôt connaître un changement majeur en France. Le 27 janvier 2025, l’Assemblée nationale examinera une proposition de loi visant à instaurer un système d’opt-in. Si cette réforme est adoptée, elle pourrait transformer en profondeur les pratiques commerciales, tout en soulevant des préoccupations concernant ses effets économiques sur certains secteurs. Ce texte cherche à mieux protéger les citoyens, mais son impact sur les entreprises reste un sujet de débat.
🛡 La réforme pour mieux protéger les consommateurs
La proposition de loi déposée par le député Thomas Cazenave (EPR) vise à renforcer la protection des citoyens contre les dérives du démarchage téléphonique. Jusqu'à présent, la législation reposait sur un système d’opt-out, où les particuliers devaient s’inscrire pour ne pas recevoir d’appels indésirables. La réforme introduirait un système d'opt-in, obligeant les entreprises à obtenir un consentement explicite avant de contacter un consommateur. Ce changement vise à lutter contre les arnaques, particulièrement dans des domaines sensibles comme la rénovation énergétique, et à encadrer plus strictement les pratiques commerciales. En revanche, cette nouvelle législation n’inclurait pas une centralisation des consentements via une liste unique, solution incompatible avec le RGPD. Ainsi, l’obtention du consentement se ferait au cas par cas, sauf pour les contrats déjà en cours entre les entreprises et les consommateurs.
😟 Les inquiétudes économiques : un secteur impacté
Si la réforme semble avoir un large soutien politique, elle suscite néanmoins des inquiétudes, notamment dans le secteur de la vente directe, qui emploie environ 150 000 personnes en France. Cette branche repose en grande partie sur le démarchage téléphonique pour atteindre ses clients. La Fédération de la Vente Directe (FVD) met en garde contre les conséquences économiques d'une telle interdiction, soulignant les risques de pertes d’emplois importantes, particulièrement dans les zones rurales ou économiquement fragiles. Les entreprises de ce secteur devront s’adapter rapidement à cette nouvelle législation, ce qui pourrait s’avérer coûteux et complexe. Certaines estiment qu'elles devront repenser leurs méthodes de recrutement et de fidélisation des clients, en l'absence de la possibilité de les contacter par téléphone.
🤝 Le compromis entre protection des consommateurs et viabilité économique
Le débat sur cette réforme soulève une question cruciale : quel est l’équilibre à trouver entre la protection des consommateurs et la préservation de l’activité économique, notamment pour les petites entreprises qui dépendent du démarchage téléphonique ? Si de nombreux Français voient cette réforme comme un progrès en matière de sécurité et de tranquillité, notamment pour éviter les arnaques, les professionnels du secteur redoutent des impacts négatifs sur leurs activités. L’Assemblée nationale, en examinant ce texte, devra trouver un compromis qui permette à la fois de protéger les particuliers tout en préservant la viabilité de certaines pratiques commerciales, dans le respect de l’évolution des modes de consommation.
🔄 Une réforme en attente d’un compromis?
C'est assez: l'examen de cette proposition de loi par l’Assemblée nationale constitue une étape clé dans la définition des futures pratiques commerciales en France. En instaurant un système d’opt-in, cette réforme affiche très nettement ses ambitions de renforcer la sécurité des consommateurs, mais son impact sur certains secteurs économiques reste un point de tension de ce texte pourrait redéfinir les règles du démarchage téléphonique, en attendant un compromis qui respecte à la fois les besoins de protection des citoyens et les impératifs économiques des entreprises.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français