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Photo du président des Etats-Unis, Donald Trump, avec Jeremy Powell, président de la FED
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Trump vs Powell : quand la politique bouscule la banque centrale et secoue les marchés

L’économie américaine traverse une phase d’instabilité où la politique monétaire, traditionnellement indépendante, devient l’objet de pressions politiques inédites. Le président Donald Trump, en quête de conditions financières plus souples, a récemment intensifié ses attaques contre Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), semant l’inquiétude sur les marchés. La virulence des propos présidentiels et leurs répercussions immédiates sur le dollar, les indices boursiers et les obligations d’État interrogent sur les limites de l’ingérence politique dans les décisions monétaires.

🏛 Une pression politique sans précédent sur la Fed

Hier, Donald Trump a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers. Sur sa plateforme Truth Social, il a publiquement qualifié Jerome Powell de « loser majeur », l’accusant d’inaction face à une inflation maîtrisée mais à un risque grandissant de ralentissement économique

Il ne peut presque pas y avoir d’inflation, mais il peut y avoir un ralentissement... à moins que M. En Retard n’abaisse les taux d’intérêt, MAINTENANT »

a-t-il posté.

Ces déclarations, particulièrement virulentes, ont relancé les inquiétudes autour de l’indépendance de la Réserve fédérale. Alors que Powell avait été nommé par Trump lui-même en 2018, le président américain n’a cessé de lui reprocher son manque de réactivité face aux mouvements de la Banque centrale européenne, qui, selon lui, a été bien plus agressive dans sa politique d’assouplissement, abaissant ses taux à sept reprises.

L’impact sur les marchés ne s’est pas fait attendre. Le dollar américain a plongé à son plus bas niveau en trois ans. Les principaux indices boursiers — Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq Composite — ont tous chuté de plus de 2 % en une journée. Les investisseurs, déstabilisés par ce climat d’incertitude, ont massivement liquidé leurs positions sur les actions, les bons du Trésor et même sur le billet vert. Cette fuite de capitaux a accentué la volatilité sur les marchés américains déjà fragilisés par les tensions commerciales internationales.

Les signaux de défiance s’accumulent depuis début avril, lorsque Trump avait annoncé de nouveaux droits de douane dits « réciproques », provoquant une première vague de ventes massives. La situation avait brièvement été apaisée par une annonce de pause de 90 jours sur l’ensemble des pays à l’exception de la Chine. Mais la dernière salve de critiques à l’encontre de Powell a ravivé l’incertitude.

👁 L'œil de l'expert : autorité monétaire et exécutif, une frontière fragile

Cette séquence souligne les tensions croissantes entre deux piliers de la stabilité économique américaine : la banque centrale et l’exécutif. Si les critiques publiques de Donald Trump visent à accélérer la baisse des taux pour soutenir l’activité, elles risquent de compromettre la crédibilité institutionnelle de la Fed. Or, celle-ci repose en grande partie sur son indépendance.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français