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Photo d'un intérieur de grande surface, aux rayons alimentaires, avec des caddies
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Inflation Mai 2025 : Le retour surprise de l’inflation alimentaire secoue les foyers français

lors que les ménages espéraient enfin tourner la page de la flambée des prix, les dernières données de l’Insee de ce mois de mai viennent doucher leurs espoirs. En mai 2025, les étiquettes dans les rayons repartent à la hausse, en particulier dans les produits alimentaires de base. Une alerte sérieuse pour les pouvoirs publics et un casse-tête pour les consommateurs déjà fragilisés.

📊 Inflation alimentaire : Une reprise inattendue qui sème le doute

Après une période de stabilisation amorcée début 2024, l’inflation alimentaire repart de plus belle en mai. Si l’inflation globale reste modérée à 2,2 %, celle des produits alimentaires s’envole à 4,8 %. Pour Julien Pouget, directeur de la conjoncture à l’Insee, ce rebond « marque un tournant préoccupant dans la dynamique des prix ».

Cette reprise soudaine trouve ses origines dans un cocktail explosif : tensions sur les marchés agricoles mondiaux, coûts logistiques toujours élevés, et des négociations commerciales sous tension entre industriels et distributeurs.

☕ Le café en tête des hausses

Parmi les produits les plus touchés, le café décroche tristement la première place avec une hausse record de +20,6 %. Les sécheresses à répétition au Brésil, premier producteur mondial, ont fortement perturbé la production. Résultat : les prix des grains d’Arabica ont bondi de 75 %, ceux du Robusta de 84 % depuis janvier 2024.

Même dans un contexte global de modération des prix, le café fait figure d’exception alarmante. Selon l’Insee, il reste « l’un des produits les plus impactés par les tensions internationales », avec des répercussions directes sur les foyers français.

Derrière le café, d’autres produits de première nécessité suivent une trajectoire ascendante :

  • Les fruits frais : +9,3 %, pénalisés par une météo capricieuse et des coûts de transport en hausse.
  • Les produits laitiers : +6,1 %, affectés par les prix de l’énergie et des matériaux d’emballage.
  • La viande, notamment le porc et la volaille : +5,7 %, en raison d’une demande mondiale accrue.
  • Le pain et les céréales : +4,4 %, malgré un marché du blé relativement stable.

Quelques produits, comme certains légumes de saison ou surgelés, échappent à cette tendance. Mais ils restent l’exception.

⚠️ Une inflation sournoise : la menace de la shrinkflation

Derrière les chiffres officiels se cache une réalité plus insidieuse : la "shrinkflation". Cette pratique consiste à réduire discrètement la quantité d’un produit sans en modifier le prix. Une barre de chocolat passe ainsi de 200 g à 180 g, un paquet de pâtes perd 20 % de son volume… sans que le prix ne change en rayon.

Une stratégie que dénonce régulièrement UFC-Que Choisir. Pour son président, Alain Bazot:

Cette inflation masquée renforce le sentiment d’injustice et d’impuissance chez le consommateur

🛒 Des solutions pour les consommateurs : entre débrouille et solidarité

Pour limiter l’impact de ces hausses, plusieurs solutions émergent :

  • Acheter en vrac ou en gros pour économiser.
  • Privilégier les produits locaux et de saison.
  • Utiliser des applis anti-gaspillage comme Too Good To Go ou Phenix.
  • Fréquenter les marchés de fin de journée ou les ventes directes.
  • Profiter des offres “panier anti-inflation” proposées par certaines enseignes.

Ces stratégies permettent d’amortir le choc, mais ne règlent pas le problème structurel de fond.

👁 L’œil de l’expert : quelles perspectives?

Selon les économistes de l’Insee, une décrue des prix n’est pas à attendre avant la fin de l’été. Les effets différés entre hausse des coûts de production et répercussions en rayon maintiendront la pression pendant encore plusieurs mois.

Un retour à la normale dépendra de la stabilisation des matières premières et du succès des futures négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs. Dans tous les cas, la vigilance reste de mise.

La flambée actuelle confirme une chose : l’inflation alimentaire est moins cyclique qu’on le pense. Elle repose sur des facteurs structurels – climat, énergie, logistique – qui rendent toute amélioration fragile. À moyen terme, seules des politiques de régulation, plus de transparence dans la chaîne de valeur et une revalorisation ciblée des salaires pourront réellement freiner l’érosion du pouvoir d’achat.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français