Si le mariage sous le régime de la communauté implique un partage des biens, il n’annule en rien la nécessité — ni la possibilité — pour chacun des conjoints de gérer ses finances de manière autonome. Trop souvent, les femmes mariées délèguent entièrement les questions financières à leur conjoint. Pourtant, dans un contexte où les inégalités économiques persistent et où les risques personnels sont bien réels, une gestion proactive de ses finances devient un enjeu d’indépendance et de sécurité.
Une stratégie financière indispensable pour les femmes mariées
Selon Bobbi Rebell, planificatrice financière reconnue, l’essentiel pour toute femme mariée est de connaître avec précision ce qu’elle possède, où se trouvent ses actifs, et comment y accéder. Elle déplore, dans une interview relayée par MSN News, que de nombreuses épouses laissent à leur mari la charge exclusive de la gestion du budget familial. Une situation potentiellement périlleuse en cas d’accident, d’incapacité ou de séparation : « Mieux vaut être informée et responsable dès le départ », insiste-t-elle.
Le constat est corroboré par Tina DeGustino, experte en stratégie de consommation à la BMO, qui rappelle que les femmes ressentent un stress financier plus intense que les hommes, et se disent globalement moins en sécurité sur le plan économique. Pourtant, elles négligent souvent des domaines clés comme la fiscalité. Or, signer une déclaration fiscale commune implique une responsabilité légale. « Si c’est votre signature, vous êtes responsable », avertit Rebell. Il est donc impératif de lire attentivement tous les documents fiscaux, même si la déclaration est faite à deux.
Autre point essentiel : l’investissement à titre personnel. Les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. Elles doivent donc anticiper leurs besoins en matière de retraite, de soins de longue durée et de sécurité financière post-conjugale. DeGustino recommande de constituer un fonds d’urgence, de souscrire une assurance-vie et de prévoir sa propre retraite — des leviers qui permettent de rester financièrement autonome, quelle que soit la trajectoire du couple.
Enfin, la contractualisation peut jouer un rôle structurant. Si un contrat prénuptial n’a pas été rédigé avant le mariage, il est toujours possible de formaliser les termes du partage des biens par un accord post-nuptial. L’avocat Jamie Berger, spécialiste en droit matrimonial, précise : « Un contrat post-nuptial fonctionne comme un contrat prénuptial, mais il est conclu après le mariage. » C’est également une excellente occasion d’ouvrir un dialogue constructif sur la gestion financière du couple, tout en préparant juridiquement d’éventuelles difficultés futures, comme un divorce.
L’œil de l’expert : une prise de conscience nécessaire
Le temps où les finances conjugales pouvaient être entièrement confiées à un seul conjoint est révolu. Pour les femmes, il est essentiel de reprendre une maîtrise active de leurs affaires financières, non pas dans une logique de défiance, mais de prévoyance. La gestion personnelle des revenus, la compréhension des mécanismes fiscaux, l’investissement autonome et la planification successorale ne sont plus optionnels : ce sont des composantes vitales de la sécurité économique à long terme. Pour cela il est alors essentiel pour la gente féminine de s’organiser :
- Faites régulièrement un bilan patrimonial personnel.
- Tenez un inventaire complet de vos comptes, contrats et actifs.
- imposez vous dans les décisions fiscales du couple.
- Anticipez en créant un fonds d’urgence, une assurance-vie, et un plan de retraite indépendant.
- Envisagez un accord post-nuptial comme outil de dialogue et de protection.
