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Photo de plusieurs cartes de crédit, volées à leurs propriétaires, pour des cas de fraudes
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Cybercriminalité : le carding, ce fléau invisible qui siphonne vos comptes bancaires

Une fraude numérique en pleine explosion : dans l’univers opaque du cybercrime, le carding est devenu une arme redoutable. Ce terme, encore largement inconnu du grand public, désigne l’exploitation illégale de données bancaires volées pour effectuer des achats en ligne. Une menace bien réelle à l’heure où les paiements digitaux se multiplient à une vitesse fulgurante. 

Dans les coulisses du dark web, les cartes bancaires ne sont pas seulement dérobées… Elles s’échangent, se testent, se monnayent. Cette criminalité silencieuse touche chaque année des millions d'internautes, souvent à leur insu. Et les techniques utilisées par les hackers sont de plus en plus sophistiquées.

🔐 Des techniques variées pour capturer vos données

Le vol d’informations bancaires ne relève plus seulement du piratage de haut niveau. Les cybercriminels ont désormais à leur disposition toute une panoplie de méthodes pour collecter les données de leurs victimes.

Le phishing reste l’arme la plus répandue : un simple courriel frauduleux, une fausse page de connexion, et vos informations confidentielles sont compromises. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. D’autres techniques plus sournoises sont à l’œuvre :

  • Le piratage de bases de données d’entreprises ou de plateformes e-commerce.
  • Le skimming, pratique consistant à installer des dispositifs frauduleux sur les distributeurs automatiques pour copier les données de la carte au moment du retrait.
  • Les faux sites ou applications, indiscernables des vrais pour un œil non averti, qui capturent vos identifiants dès la première interaction.

Comme le souligne Maeva Ben Cheikh, experte en cybersécurité interrogée par Les Échos

il ne faut pas sous-estimer l’ingéniosité des escrocs. Ils testent sans relâche les failles humaines et techniques

🤖 Bots, tests, et blanchiment numérique : les coulisses du carding

Une fois les données bancaires en main, les fraudeurs ne foncent pas directement sur des produits de luxe. Ils passent par une phase de test automatisée, souvent à l’aide de bots. Ces programmes intelligents tentent de réaliser de petites transactions (2 à 5 euros) sur des sites marchands pour vérifier que la carte fonctionne encore, sans alerter le système bancaire.

Si ces micro-achats passent inaperçus, les fraudeurs peuvent alors acheter des produits à forte valeur ou, plus fréquemment, des cartes-cadeaux. Ces dernières sont ensuite revendues contre de l'argent liquide sur des plateformes illégales ou des marchés parallèles, permettant ainsi de blanchir le butin.

🧠 Prévenir plutôt que guérir : les gestes à adopter

Face à cette menace invisible, quelques gestes simples mais essentiels permettent de réduire drastiquement le risque de vol de données bancaires.

Ne jamais cliquer sur un lien suspect, même si le message semble provenir de votre banque ou d’un organisme officiel.
Éviter les sites non sécurisés (absence du "https") ou les plateformes peu connues.
Mettre à jour régulièrement votre antivirus et utiliser un antispyware performant.
Séparer vos usages bancaires de votre navigation classique en créant une session dédiée aux opérations sensibles.

Et surtout, comme le rappelle une experte en sécurité numérique,

utiliser des services de paiement intermédiaires comme PayPal ou Apple Pay ajoute une couche de sécurité non négligeable entre vous et les cybercriminels.

👁️‍🗨️ L’œil de l’expert : une menace de tous les jours

Le carding incarne l’évolution logique d’une cybercriminalité de plus en plus structurée et industrielle. Le danger ne vient plus seulement des virus ou du piratage de comptes : la menace est désormais quotidienne, discrète et automatisée. À mesure que les technologies progressent, les fraudes se professionnalisent. Il devient donc indispensable de renforcer l’éducation numérique du grand public, souvent mal préparé à affronter ces nouvelles formes de délinquance.

Comme pour toute prévention, la vigilance reste la meilleure défense. Une donnée bancaire peut aujourd’hui valoir quelques centimes sur le dark web… mais ses conséquences, elles, peuvent coûter des milliers d’euros à une victime non protégée.

À propos de l'auteur

Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.