Gifi, l’enseigne emblématique de décoration et d’articles à bas prix, traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Depuis plusieurs années, l’entreprise lutte contre une concurrence de plus en plus féroce, notamment face à des géants du discount comme Action, Maxibazar, et les plateformes de e-commerce telles que Temu. Après avoir demandé l’aide de ses banques pour une réorganisation financière en janvier 2024, Gifi annonce la fermeture de 11 magasins et la suppression de 300 postes, soit environ 5 % de ses effectifs. Une restructuration qui touche à la fois l’activité et les ressources humaines, dans un contexte économique complexe.
⚙️ PSE GIFI : Une réorganisation interne pour affronter les difficultés économiques
Gifi a engagé une profonde refonte de sa gouvernance en janvier 2024, suite à une demande de soutien financier auprès de ses partenaires bancaires. Philippe Ginestet, fondateur et dirigeant historique de l’entreprise, a choisi de se retirer des opérations pour laisser place à un directoire chargé de redresser la situation. Ce tournant stratégique intervient dans un contexte où l’enseigne peine à résister à la concurrence, particulièrement accrue dans le secteur de la décoration et des articles ménagers à bas prix. Face à cette pression, Gifi a sollicité l’aide du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) pour rééchelonner sa dette, afin de stabiliser sa trésorerie.
Malgré un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2024, Gifi fait face à des pertes financières continues pour la deuxième année consécutive, un phénomène sans précédent depuis sa création en 1981. En 2023, un changement de système informatique a également perturbé ses activités, aggravant une situation déjà fragile. Ce cumul de défis économiques a poussé l’enseigne à prendre des mesures drastiques pour éviter un déclin prolongé et rétablir une rentabilité à long terme.
Plan de sauvegarde : Les conséquences humaines et locales
Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) mis en place par Gifi prévoit la suppression de 300 postes, affectant non seulement les équipes en magasin mais aussi les employés du siège social de Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne. Parmi les magasins fermés, 11 points de vente répartis sur le territoire français seront définitivement clos. Ces fermetures touchent des villes stratégiques telles que Lyon, Toulouse, Besançon ou encore Saint-Claude, et concernent un total de 116 employés.
Ces fermetures de magasins sont le résultat de plusieurs tentatives infructueuses de redressement de sites jugés non rentables. Gifi, qui comptait 570 magasins en France, voit ainsi son réseau se réduire dans des zones géographiques clés. Cette réduction, bien que nécessaire pour la survie de l’enseigne, représente un coup dur pour les salariés et les communautés locales, qui perdent un service de proximité essentiel.
Le PSE présenté aux représentants syndicaux met en lumière l’ampleur de la réorganisation nécessaire pour permettre à Gifi de se redresser. Cette restructuration, bien que difficile, pourrait être une étape cruciale pour assurer la pérennité de l’entreprise dans un environnement commercial de plus en plus difficile.
L’œil de l’expert : quel avenir pour Gifi ?
La situation de Gifi souligne la pression intense à laquelle sont soumises les entreprises face à la concurrence accrue et aux transformations internes. La réorganisation en cours vise à préserver les bases de l’entreprise en consolidant ses ressources et en réduisant ses pertes. Cependant, la fermeture de magasins et la suppression d’emplois soulignent la fragilité du modèle de Gifi dans le contexte actuel. On pense bien sûr à la montée en puissance du e-commerce. Gifi serait sans doute bien avisé de renforcer ses canaux de vente en ligne pour capter une clientèle de plus en plus orientée vers le numérique. La réduction des coûts opérationnels et la diversification de son offre (mise à disposition récente de paniers de légumes à très bas prix en est un exemple) seront très certainement d’autres axes qui seront explorés par l’enseigne.
