Alors que les Français semblent revenir sur le marché de l’immobilier, avec des intentions d’achats qui cessent de freiner, la crise de la construction (le neuf) continue de détruire des emplois. Pire, sans mesure aussi urgente que puissante, la sortie de crise n’est pas à attendre avant au moins mi-2025. Les faillites s’accélèrent, des agents immobiliers jusqu’aux promoteurs et autres entreprises du bâtiment.
Moins 25.000 emplois au 1er trimestre 2024
La crise du marché du neuf ne décélère pas, et continue inexorablement de détruire des emplois en France. Pour le seul premier trimestre dernier, ce sont pas moins de 25.000 emplois qui ont disparu (source Fédération Française du Bâtiment). Et cette crise semble installée pour encore de longs mois puisque sans mesure aussi radicale que d’envergure, l’inertie structurelle liée au marché de la construction ne permettra pas de redresser la situation avant à minima le second semestre 2025. Olivier Salleron, le patron de la FFB tire la sonnette d’alarme :
Malheureusement, à ce jour, ce n’est qu’un début. Et nous allons vers une grande glissade vers la fin de l’année 2024. et il ajoute « S’il n’y a aucune mesure puissante de relance sur le neuf, (…) ce sont 150.000 emplois qui seront concernés dans le bâtiment d’ici à 2025, et plus 300.000 en prenant en compte les emplois induits.
️ Chute vertigineuse des permis de construire et mises en chantier
Comment en sommes-nous arrivés à une telle situation ?
L’accélération de la destruction d’emplois s’explique avant tout par la dégringolade des mises en chantiers, conséquence de la chute des permis de construire. Pour les mises en chantier, ce sont 21,5% de moins entre juin 2024 et juin 2023. Pour ce qui est des permis de construire de maisons individuelles (maisons et lotissements), ils sont à leur plus bas depuis au moins 2000 (chiffres publiés par le ministère de la transition écologique), et ils enregistrent une forte baisse de 18,4% entre juin 2024 et juin 2023.
️ Agences immo, promoteurs et constructeurs dans la tourmente
Ce sont pas moins de 700 entreprises spécialisées dans la vente immobilière qui ont baissé le rideau au cours du premier semestre 2024, c’est presque deux fois plus qu’il y a un an, à la même époque. On estime que la crise a déjà englouti pas moins d’un quart des agences immobilières en France. Les promoteurs et les constructeurs de maisons individuelles ne trouvent désormais plus preneur, même en affichant des rabais que nous n’aurions jamais imaginés en période post-covid. Pour les promoteurs, le nombre de faillites a pratiquement doublé en un an (en passant de 56 disparitions à 103). Et pour les constructeurs, la situation n’est guère plus enviable avec un nombre de faillites qui a grimpé de plus de 41% entre le premier semestres 2023 et les 6 premiers mois de l’exercice 2024.
