Alors que la fin d’année concentre traditionnellement pics de consommation, virements familiaux et paiements critiques, une interruption majeure du système bancaire européen va perturber quatre jours entiers d’opérations financières. Du 25 au 28 décembre 2025, toute transaction interbancaire sera suspendue dans la zone euro en raison de la coupure programmée de Target2, le mécanisme de règlement de la Banque centrale européenne (BCE).
Une annonce relayée par la Fédération bancaire française qui engendre un conseil simple mais impératif : mieux vaut réaliser vos opérations avant le 24 !
Cette suspension exceptionnelle, qui intervient en plein cœur des fêtes, soulève des enjeux économiques considérables tant pour les particuliers que pour les entreprises. Voici ce qu’il faut retenir.
🏦 Une paralysie technique aux effets concrets
Target2 à l’arrêt : quatre jours sans virements SEPA – La BCE procédera fin décembre à une coupure totale de Target2, la plateforme essentielle au traitement des virements SEPA. Ce gel de fonctionnement les 25 et 26 décembre, jours fériés en Europe, s’étendra naturellement au week-end des 27 et 28 décembre puisque les virements interbancaires ne sont jamais traités durant ces deux jours.
Cette interruption aura un effet immédiat : tout virement envoyé après le 24 décembre au soir ne sera crédité qu’à partir du 29 décembre. Sont concernés :tous les virements personnels, les paiements de loyers, les transferts de trésorerie, les virements d’entreprise, les pensions ou encore les règlements entre professionnels. Une situation qui pourrait d’ailleurs fragiliser les ménages à échéance stricte et peser temporairement sur la liquidité de certains acteurs économiques.
Quels risques pour les particuliers et les entreprises ? Les grandes organisations – entreprises, bailleurs sociaux, organismes sociaux – ont déjà anticipé cette coupure annuelle. Les salaires de décembre sont généralement versés le 24 pour éviter tout décalage. Mais pour les particuliers, le risque est réel avec de potentiels retards de paiement de loyer, ou bien des virements familiaux non reçus à temps, des transferts urgents impossibles, ou encore le blocage des règlements entre banques différentes.
Un simple oubli de programmation peut donc entraîner des frais ou incidents… dans une période où les dépenses explosent.
🔐 Comment éviter le blocage ?
Virements instantanés : l’unique solution 24/7 – Bonne nouvelle : tout ne s’arrête pas. Les virements instantanés continueront de fonctionner, puisqu’ils ne transitent pas par Target2 mais par un système distinct à fonctionnement continu, si votre banque les propose et si l’établissement du destinataire l’accepte.
Les autres opérations qui seront toujours possibles : les virements entre comptes d’une même banque, les paiements par carte, les prélèvements SEPA déjà programmés, et les retraits et dépôts en agence ou au distributeur. En revanche aucun virement interbancaire classique ne sera traité, qu’il soit ponctuel ou permanent.
Stratégies financières pour passer la période sans incident – Pour minimiser les risques, il est conseillé de programmer ses virements importants avant le 24 décembre à midi, mais aussi d’anticiper le paiement du loyer ou des charges, de vérifier si ses interlocuteurs bancaires acceptent les virements instantanés, mais aussi de s’assurer que ses virements professionnels (salaires, factures, acomptes) sont envoyés en amont, et enfin et surtout, maintenir une trésorerie suffisante sur le compte courant pour éviter tout découvert involontaire.
Selon la FBF, cette coupure exceptionnelle doit permettre à la BCE de conduire des opérations techniques majeures sur Target2. Une maintenance lourde, mais dont les conséquences se font ressentir au moment le moins propice au désordre bancaire.
👁️ L’œil de l’expert – la dépendance à Target2
En termes économiques, cet arrêt technique souligne la centralisation extrême des flux financiers européens : un seul système, Target2, régit des milliers de milliards d’euros de transactions quotidiennes. La décision de programmer une coupure en pleine saison haute témoigne surtout de la rigidité du calendrier technique bancaire, abondé par un manque de systèmes de secours interbancaires; Cela met aussi en exergue la dépendance croissante aux infrastructures numériques de la BCE.
Pour les consommateurs, cet épisode rappelle l’importance de la gestion anticipée des flux à un moment de l’année où la fluidité bancaire est essentielle.





