La consigne en verre fait son grand retour en France ! Dès le 12 juin, plusieurs régions relancent ce système écologique et incitatif, permettant aux consommateurs de récupérer quelques centimes en rapportant leurs bouteilles. Un petit geste pour le portefeuille, un grand pas pour la planète.
Une habitude oubliée qui revient à la mode
Autrefois ancrée dans le quotidien des Français, la consigne en verre fait son grand retour. À compter du 12 juin, plusieurs enseignes vont remettre en place un système de collecte des bouteilles en verre contre une petite compensation financière. Après des décennies de recul face à l’essor du plastique, la France s’inspire à nouveau de l’exemple alsacien — seule région à avoir préservé cette pratique — pour réduire son empreinte environnementale.
Déployée dans un premier temps dans quatre grandes régions — Bretagne, Hauts-de-France, Normandie et Pays de la Loire — cette initiative portée par Citeo ambitionne de changer nos réflexes de consommation, à l’image de ce qui se pratique déjà en Allemagne ou en Suède.
Une petite somme… pour un grand geste
Concrètement, chaque bouteille rapportée pourra donner lieu à un remboursement allant de 10 à 20 centimes d’euro, selon le volume du contenant. Les consommateurs auront le choix : retrait en espèces, remboursement par carte bancaire ou bon d’achat, en fonction des modalités prévues par les enseignes.
Mais attention : cette somme est intégrée au prix d’achat, ce qui signifie que le coût de certains produits consignés pourrait légèrement augmenter. Un détail qui ne devrait toutefois pas dissuader les consommateurs sensibles à l’impact environnemental.
Les bouteilles pourront être déposées directement en caisse ou via des bornes automatisées installées dans les supermarchés partenaires. Le modèle est inspiré des systèmes scandinaves, où ce genre de démarche est devenu un automatisme.
Qui participe ? Quelles enseignes et quels produits concernés ?
Selon Citeo, plusieurs chaînes sont déjà sur la ligne de départ : Super U dans la région nantaise, mais aussi Carrefour, Monoprix, Intermarché, Leclerc et Biocoop envisagent de rejoindre le programme. Le déploiement s’étalera sur l’été pour une mise en œuvre généralisée prévue en septembre.
La consigne s’appliquera dans un premier temps à une gamme restreinte de produits : bières, jus de fruits, gaspachos ou encore soupes. Les bouteilles concernées seront facilement identifiables grâce à un autocollant violet portant la mention “Rapportez-moi”. Des panneaux explicatifs viendront appuyer la signalétique en magasin.
Un point important : les bouchons doivent être laissés sur les bouteilles. Bien qu’ils ne soient pas réutilisés, cela évite les fuites et les mauvaises odeurs, notamment lors de la collecte en machine.
L’impact environnemental : un enjeu de fond
Le retour de la consigne s’inscrit dans une démarche écologique profonde. Selon une étude de 2009, réutiliser une bouteille en verre permet de réduire de 79 % les émissions de CO₂ et de 75 % la consommation énergétique par rapport à un recyclage classique.
Ce retour à la consigne est une bonne nouvelle, mais il ne doit pas être perçu comme un gadget. Il faut qu’il s’inscrive dans une transformation durable de notre rapport à l’emballage
souligne un expert en économie circulaire cité par Ouest-France. Les exemples étrangers montrent que cette stratégie fonctionne. En Allemagne, la quasi-totalité des bouteilles en verre est retournée. En Islande ou en Finlande, même les canettes et les bouteilles plastiques sont consignées, preuve que le changement est possible… à condition qu’il soit bien orchestré.
L’œil de l’expert : un signal fort
Le retour de la consigne en verre est bien plus qu’une nostalgie écolo : c’est un signal fort envoyé par les distributeurs et les pouvoirs publics en faveur d’une économie circulaire pragmatique. Si le succès de l’opération dépendra largement de l’adhésion des consommateurs et de la simplicité logistique offerte, elle marque déjà un tournant dans la gestion des déchets ménagers.
Encore balbutiante à l’échelle nationale, la consigne pourrait bien devenir dans quelques années un standard incontournable, et une habitude aussi ancrée que le tri sélectif. Une révolution douce, mais nécessaire. ✅
