Les comportements des vacanciers ont laissé transparaître une réalité plus contrastée. En 2025, le budget global moyen est de 2 035 €, soit une augmentation de 185€ par rapport à 2024. Pourtant, cette embellie financière masque une autre tendance : plus d’un Français sur deux ne part toujours pas en vacances, freinés avant tout par un budget trop serré. Entre envies d’évasion et contraintes économiques, l’été des juillettistes dessine un paysage touristique en demi-teinte.
🏖 Vacances plus proches, moins longues, mieux maîtrisées
Face à un contexte économique incertain, les Français deviennent de plus en plus stratégiques. Les séjours sont plus courts, les destinations plus proches, et les dépenses plus contrôlées. Les loisirs et les sorties culturelles ne représentent plus que 10 % du budget en 2025, contre 12 % deux ans plus tôt.
À l’inverse, la part consacrée aux achats divers (souvenirs, petits plaisirs, imprévus) augmente légèrement.
La hausse du budget global ne concerne qu’une partie des vacanciers, et la majorité continue de faire des concessions sur les prestations, les destinations, ou la durée de séjour.
Les acteurs du tourisme observent par ailleurs une fréquentation plus faible dans certaines régions, notamment dans les hébergements payants, alors même que les sites touristiques gratuits ou bon marché voient leur affluence augmenter.
Une étude Cofidis/CSA 2025 explique bien le phénomène :
Le budget vacances augmente, mais pas pour tout le monde. Les ménages modestes s’adaptent en privilégiant la débrouille et la proximité.
💰 Transport en hausse, hébergement en recul
Si le budget moyen des Français en vacances repart légèrement à la hausse en 2025, sa répartition interne évolue sensiblement.
Les données recueillies montrent une montée continue du poids des dépenses liées au transport, qui représentent désormais 35 % du budget global, contre 32 % en 2024 et 30 % en 2023. Une tendance clairement liée à la hausse des prix des carburants, mais aussi à l’augmentation du coût des billets de train et d’avion.
En parallèle, la part consacrée à l’hébergement diminue légèrement, passant de 35 % en 2023 à 30 % en 2025, privilégiant les locations entre particuliers à prix réduit, les séjours en camping, voire l’hébergement chez des proches.
Côté restaurants et loisirs, les proportions restent relativement stables, même si la tendance est à la modération. 39 % déclarent avoir réduit leurs dépenses dites « plaisir », les vacanciers privilégient davantage les repas faits maison et réduisent le nombre de sorties coûteuses.
Enfin, on note une légère hausse des dépenses “diverses”, qui incluent notamment le shopping, les imprévus ou les petits plaisirs du séjour. Un signe que, malgré les contraintes, les Français tiennent à conserver un minimum de latitude pour profiter de leurs vacances.
Eric Alauzen, expert en tourisme déclare :
Entre considération budgétaire, goût pour la nature et quête d’authenticité, les vacances en 2025 confirment le fort retour du tourisme de proximité en France.
👁 L’œil de l’expert : l’illusion du rebond
Si le budget moyen des Français en vacances augmente en 2025, cette hausse cache une réalité plus contrastée. La progression apparente du pouvoir d’achat touristique ne traduit pas une amélioration générale, mais plutôt un ajustement du comportement des vacanciers les plus aisés, tandis qu’une partie croissante de la population renonce tout simplement à partir. Le poids du transport, en forte hausse, impose des arbitrages sur l’hébergement et les loisirs. Ce sont désormais des vacances plus courtes, plus proches et plus maîtrisées qui dominent. Derrière la reprise apparente du tourisme, c’est une adaptation économique aux contraintes structurelles qui s’opère, bien plus qu’un retour à la normale.