une niche qui prend de la vitesse : longtemps marginales, les voitures sans permis (VSP) connaissent en 2025 une croissance inédite sur le marché automobile français. Portées par l’évolution des modes de vie, le besoin d’autonomie des plus jeunes et les nouvelles exigences en matière de mobilité douce, ces petits véhicules sont en train de s’imposer comme une alternative crédible à la voiture classique, notamment en ville. Démocratisées par des modèles modernisés, connectés et parfois électriques, les VSP attirent un public de plus en plus large, bien au-delà des seniors ou des conducteurs en perte de permis.
Voiture sans permis : Une dynamique commerciale en nette progression
- Un marché en hausse malgré un contexte complexe : en 2025, selon les dernières estimations de l’AAA Data, près de 28 000 voitures sans permis ont été immatriculées en France, soit une hausse de près de 12 % par rapport à 2023. Ce chiffre peut paraître modeste comparé aux volumes des voitures thermiques ou électriques traditionnelles, mais il témoigne d’un attrait croissant pour ces micro-véhicules, surtout dans les zones périurbaines et rurales. Les principaux acteurs du marché – Aixam, Ligier, Microcar et Chatenet – se partagent l’essentiel des parts de marché, bien que de nouveaux entrants électriques comme Citroën (avec son modèle Ami) ou Silence commencent à bousculer les codes.
- Un profil d’acheteur plus jeune et plus diversifié : autrefois prisées essentiellement par les personnes âgées ou celles ayant perdu leur permis de conduire, les VSP sont désormais de plus en plus achetées par les jeunes de 14 à 18 ans, grâce au permis AM (ancien BSR), accessible dès 14 ans. Cette évolution est particulièrement marquée en 2025, où plus d’un tiers des ventes concernent des mineurs, souvent aidés par leurs parents dans le financement. Mais ce n’est pas tout : les parents soucieux de la sécurité de leurs enfants, les entrepreneurs locaux, les livreurs urbains ou encore les citadins sans permis composent aussi un segment en pleine expansion. Une VSP, c’est de l’autonomie sans les contraintes du permis B.
Tendances et perspectives : vers une nouvelle mobilité ?
- L’électrique change la donne : la transition vers l’électrique s’accélère. En 2025, près de 40 % des VSP vendues sont électriques, dopées par des incitations locales à l’achat, des besoins urbains spécifiques et une prise de conscience écologique. Le succès de la Citroën Ami ou de la Ligier Myli montre que le design, la connectivité et l’autonomie deviennent décisifs, même pour les petits véhicules.
- Des prix encore dissuasifs, mais des solutions émergentes : avec des tarifs oscillant entre 11 000 € et 20 000 €, les VSP restent un investissement conséquent pour un véhicule limité à 45 km/h. Mais les offres de location longue durée (LLD), les formules d’abonnement mensuel et les aides locales facilitent peu à peu l’accès à ces véhicules. De plus, le marché de l’occasion commence à se structurer, notamment sur les plateformes spécialisées, rendant l’achat plus abordable.
- Une image en pleine mutation : La voiture sans permis bénéficie désormais d’une image bien plus valorisante qu’il y a dix ans. Modernes, silencieuses, souvent stylisées, les nouvelles VSP ressemblent davantage à de véritables citadines qu’à de simples utilitaires. Leur présence dans les grandes métropoles, sur les réseaux sociaux et dans les campagnes de communication ciblées participe à cette transformation.
️ L’œil de l’expert
Les voitures sans permis ne sont plus de simples alternatives pour conducteurs en difficulté : elles incarnent désormais une vision nouvelle de la mobilité locale et accessible. Porté par la transition écologique, le besoin d’autonomie des jeunes générations et la redéfinition des déplacements de proximité, le marché des VSP pourrait doubler d’ici 2030, à condition que les prix se démocratisent et que l’offre électrique continue de se diversifier. Le défi ? Concilier innovation, accessibilité et sécurité, tout en accompagnant les usagers vers une mobilité plus responsable. À surveiller de très près.
