Malgré une évolution positive du combat contre les inégalités salariales, l’écart entre les salaires des femmes et des hommes reste significatif. Les femmes continuent de gagner en moyenne 22% de moins que leurs homologues masculins dans le secteur privé (données Insee). Ce phénomène, bien qu’en réduction, persiste en raison de facteurs multiples, allant de la répartition genrée des métiers aux discriminations salariales à poste égal. Dans cet article, nous explorerons les causes sous-jacentes de cet écart, les données récentes et les évolutions notables, ainsi que les actions nécessaires pour accélérer la réduction de ces inégalités.
Un écart qui perdure malgré des progrès
En 2023, les femmes dans le secteur privé gagnent 22,2% de moins que les hommes, une baisse par rapport à 23,5% en 2022, et une réduction d’un tiers par rapport à 1995. Bien que cet écart se réduise légèrement, il reste conséquent et varie selon les secteurs et les types d’emplois. Ce phénomène s’explique en partie par la forte proportion de femmes dans des emplois moins rémunérés ou à temps partiel, souvent par nécessité. Toutefois, même lorsqu’elles occupent des postes à temps plein, les femmes sont confrontées à des discriminations salariales persistantes.
⌛️ Temps de travail égal, écart salarial réel
Une analyse approfondie montre que la réduction de l’écart salarial n’est pas entièrement due au temps partiel. En effet, lorsque l’on considère les salaires en équivalent temps plein (EQTP), l’écart de rémunération entre les sexes reste élevé, atteignant 14,2% en 2023, contre 22% en 1995. Cette réduction partielle de l’écart est liée à l’évolution de la structure des emplois. En particulier, la proportion de femmes dans des postes de cadre, souvent mieux rémunérés, a augmenté, passant de 23% en 1995 à 38% en 2023. Néanmoins, cette progression reste insuffisante pour combler totalement les inégalités.
⚖️ Inégalités persistantes à poste égal
Même dans des situations de comparaison à poste égal, les femmes sont payées en moyenne 3,8% de moins que les hommes dans la même entreprise. Ce constat met en lumière l’importance de la segmentation genrée des emplois et des secteurs. Les femmes occupent en moyenne moins de postes à haute rémunération, représentant seulement 24% des salariés dans les 1% des postes les mieux rémunérés. Cette répartition inégale des professions et l’accès restreint des femmes aux positions les plus lucratives renforcent les inégalités salariales.
L’œil de l’expert
Bien que des progrès aient été réalisés, les inégalités salariales entre les femmes et les hommes dans le secteur privé demeurent un défi majeur. Pour accélérer la réduction de cet écart, il est crucial de mettre en œuvre des politiques favorisant une meilleure répartition des femmes dans les postes à responsabilité, ainsi que des mesures concrètes pour lutter contre les discriminations salariales. La transparence salariale, des actions de formation pour les femmes, ainsi qu’un suivi strict des critères d’égalité dans les promotions et les évaluations salariales seraient des leviers efficaces pour réduire cet écart de manière plus significative. La France doit aussi s’efforcer de renforcer la représentation féminine dans les postes de direction, tout en soutenant l’égalité des chances dans tous les secteurs.
