L’industrie navale française confirme sa vigueur. Le groupe MSC Croisières, filiale du géant italo-suisse Mediterranean Shipping Company, a officialisé la commande de deux nouveaux paquebots aux Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire, pour un montant total de 3,5 milliards d’euros.
Ce partenariat emblématique renforce non seulement la relation historique entre MSC et le chantier naval ligérien, mais illustre aussi la résilience industrielle de la filière maritime française, à l’heure où la compétition mondiale s’intensifie.
Les livraisons de ces navires sont prévues en 2031 et 2032, après un démarrage de la construction en 2029.
⚓ Saint-Nazaire à plein régime
Cette commande majeure porte à près de 7 milliards d’euros la valeur totale des contrats signés en 2025 entre MSC Croisières et les Chantiers de l’Atlantique, selon le communiqué conjoint des deux groupes. En mai dernier, en marge du sommet Choose France, l’armateur avait déjà commandé deux autres navires de la série World Class, confirmant ainsi sa confiance dans le savoir-faire industriel hexagonal.
Les deux nouveaux paquebots rejoindront une flotte en expansion rapide :
Le MSC World Europa et le MSC World America, déjà en service,
Le MSC World Asia, attendu pour novembre 2026,
Et le MSC Atlantic, prévu pour 2027.
Chaque unité de cette gamme est un colosse des mers, capable d’accueillir plus de 6 700 passagers, incarnant la nouvelle génération de croisières à propulsion plus verte.
Avec désormais six paquebots en construction ou en préparation, le montant total des investissements directs de MSC Croisières en France atteint 10,5 milliards d’euros, un record pour le secteur maritime français.
Ce partenariat de long terme agit comme un poumon économique pour la région de Saint-Nazaire : il garantit des milliers d’emplois directs et indirects, soutient la sous-traitance navale et contribue à l’excédent industriel français, particulièrement dans la construction de haute technologie.
💶 Une commande à fort impact pour la France et MSC
Derrière ce contrat colossal se joue bien plus qu’un simple investissement : c’est une stratégie de positionnement mondial. Pour MSC, il s’agit de consolider son leadership sur le marché mondial des croisières face à des concurrents américains comme Carnival ou Royal Caribbean, tout en répondant aux attentes environnementales croissantes des voyageurs.
Du côté des Chantiers de l’Atlantique, cette nouvelle commande consolide un carnet de commandes exceptionnel, assurant plusieurs années d’activité garantie. Dans un secteur où les cycles de production s’étendent sur une décennie, cette visibilité est cruciale pour maintenir les compétences, investir dans la transition énergétique et innover (notamment sur la propulsion au gaz naturel liquéfié et les systèmes hybrides).
Cette annonce illustre également la capacité de la France à attirer les grands investisseurs étrangers grâce à un écosystème industriel structuré et à une diplomatie économique proactive. Le sommet Choose France joue ici pleinement son rôle d’accélérateur de contrats stratégiques.
👁️ L’œil de l’expert : un signal fort
Pour les experts du secteur, ce contrat de 3,5 milliards d’euros va bien au-delà du symbole. Il représente un signal fort de réindustrialisation dans un contexte économique mondial tendu. En combinant croissance verte, innovation technologique et souveraineté industrielle, la filière navale française confirme qu’elle demeure l’une des plus compétitives au monde.
Le pari de MSC est clair : miser sur la durabilité et la capacité industrielle européenne pour préparer l’avenir du tourisme maritime. Quant à la France, elle se positionne comme une place forte du génie naval mondial, capable de répondre à des projets d’une telle envergure technique et financière.
Ce contrat monumental entre MSC et Saint-Nazaire s’impose comme une opération gagnant-gagnant – moteur de croissance pour l’économie française et levier stratégique pour le leader mondial des croisières.





