Dans un contexte où l’inflation grignote le pouvoir d’achat des ménages, une pratique longtemps marginale revient en force : les achats groupés. Ce mécanisme simple — unir plusieurs consommateurs pour amplifier la force de négociation — se transforme aujourd’hui en véritable levier économique. Qu’il s’agisse d’énergie, de produits essentiels ou de services financiers, cette logique coopérative permet d’obtenir des prix habituellement réservés aux acteurs professionnels, tout en sécurisant les transactions.
Un phénomène que a été mis en lumière sur l’antenne RMC, et sur lequel notre rédaction a souhaité revenir.
⚙️ Quand l’union crée la valeur
L’un des enseignements majeurs du reportage de RMC est limpide : l’économie d’échelle n’est plus l’apanage des entreprises. En fédérant leurs besoins, les particuliers accèdent désormais à des tarifs jusqu’ici inatteignables lorsque chacun achète seul. « Plus le volume augmente, plus le prix unitaire s’effondre », rappelle le journaliste, soulignant ainsi le cœur du mécanisme. Ce principe industriel, appliqué aux ménages, permet désormais de réduire considérablement les dépenses sur les achats du quotidien : alimentation animale, bois de chauffage, matériel pour événements familiaux, etc.
Mais acheter en gros individuellement reste complexe : paiement d’une somme importante, stockage, logistique… C’est précisément là que les plateformes françaises comme Grapp&Co (GR.APP & CO) repositionnent la donne.
Elles opèrent comme des intermédiaires capables de mutualiser les volumes, de sécuriser les paiements, mais aussi d’obtenir des conditions commerciales habituellement négociées par des pros, et enfin de fournir une livraison gratuite ou centralisée. On peut lire que ces plateformes simplifient entièrement la chaîne, pour le plus grand confort de leurs utilisateurs.
Ainsi émerge un modèle hybride qui combine les avantages de la coopération entre consommateurs et l’efficacité d’une centrale d’achat professionnelle.
⚡ Le modèle s’étend à de nouveaux marchés
Longtemps cantonné aux produits physiques, le phénomène gagne désormais des secteurs à haute valeur ajoutée : assurance, banque, mutuelle, énergie…
On voit ainsi apparaître des initiatives comme achetonsgroupe.org, spécialisé dans des offres responsables (banques éthiques, électricité verte, etc.).
Le principe : les consommateurs s’inscrivent sur la plateforme, sur un service en particulier. Lorsque la masse critique est atteinte, la plateforme entre en négociation serrée pour obtenir le meilleur tarif. Chaque inscrit reste libre de valider ou non l’offre finale. Une logique souple, sans engagement, mais extrêmement efficace.
L’exemple le plus marquant : l’électricité – Le reportage évoque une opération menée par l’UFC-Que Choisir en partenariat avec Octopus Energy et met en lumière les avantages non négligeables que l’achat groupé, dans ce cas, pour apporter aux usagers : Tarif fixé sur deux ans, 21 % inférieur au tarif réglementé du kWh, pour des économies estimées à plus de 300 € par an pour une famille chauffée à l’électricité, et ce avec possibilité d’une résiliation sans frais.
Le journaliste de RMC rappelle que cette opération se clôture le 20 décembre sur la plateforme quechoisirensemble.fr, preuve du succès croissant de ces initiatives qui s’inscrivent dans une tension énergétique durable.
On assiste clairement à un basculement : les achats groupés deviennent une arme collective pour peser dans des marchés où les particuliers étaient jusqu’ici structurellement désavantagés.
👁️ L’œil de l’expert : un outil qui va redessiner le marché
Les achats groupés ne sont plus un simple « bon plan ». Ils s’imposent comme un instrument de régulation informelle du marché, rééquilibrant le rapport de force entre consommateurs et fournisseurs. D’un point de vue économique, ces achats groupés vont créer une pression concurrentielle accrue, en améliorant de facto la transparence des prix. Ils vont permettre d’accélérer la transition vers des modèles plus collaboratifs et plus verts, tout en offrant un bouclier financier dans une période d’instabilité des coûts.
Pour les entreprises, ce mouvement impose déjà une adaptation : mieux segmenter leurs offres, renforcer leur valeur ajoutée, et intégrer cette nouvelle forme de concurrence dans leurs stratégies commerciales.
Tendance lourde du marché : la consommation collective pourrait représenter, d’ici quelques années, l’un des canaux alternatifs les plus dynamiques du commerce B2C.





