Le ministère du Travail, sous la houlette d’Astrid Panosyan-Bouvet, a repris le dialogue avec certains partenaires sociaux. Le projet : resserrer les critères d’affiliation. Là où il fallait jusqu’ici 6 mois travaillés sur 24 pour bénéficier d’une indemnisation, le seuil serait relevé à 8 mois sur 20, restreignant mécaniquement le nombre de bénéficiaires.
Côté durée, le maximum d’indemnisation passerait de 18 mois à 15 mois, se calant ainsi sur la moyenne observée au sein de l’Union européenne. Cette réduction concernerait l’ensemble des demandeurs d’emploi, à l’exception des jeunes et des seniors, deux publics jugés plus vulnérables sur le marché du travail.
Enfin, le système de dégressivité des allocations serait étendu : davantage de chômeurs verraient leur indemnité baisser progressivement au fil des mois, accentuant la pression à la reprise rapide d’emploi.
Au-delà des ajustements classiques, l’État entend s’attaquer à un angle mort coûteux : les ruptures conventionnelles. Premier poste de dépenses pour France Travail, elles représentent près de 10 milliards d’euros par an sur un total de 37 milliards distribués en 2024. Le gouvernement envisage de réduire leur accessibilité, voire d’en encadrer l’usage, soupçonnant certains employeurs de détourner ce dispositif pour faire financer des plans sociaux déguisés.
Face à ces perspectives, l’opposition syndicale s’organise. La CGT, FO et CFE-CGC refusent de participer aux négociations cet été, préférant repousser les échanges à septembre. « Ce sont des pistes à négocier », ironise un représentant syndical anonyme cité par Marion Gauthier, dénonçant une volonté gouvernementale d’imposer sans véritable concertation.
Selon Céline Bernard, économiste du marché du travail :
La France s’aligne désormais sur les modèles nord-européens en renforçant l’incitation financière à retrouver un emploi rapidement. Mais attention, dans un contexte économique fragile, cela pourrait aggraver la précarité d’une partie des demandeurs d’emploi.
En clair, derrière l’objectif d’économies immédiates, cette réforme pourrait précipiter un risque social majeur, alors même que l’économie française montre des signaux de ralentissement. Le gouvernement joue ici une partie d’équilibriste entre impératif budgétaire et cohésion sociale.
Une réforme donc qui est hautement sensible et dont les effets économiques devront être étroitement surveillés dans les prochains mois, si cette réforme voit le jour, bien entendu…
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
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