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Photo d'un caddy de grande surface alimentaire, rempli de légumes frais
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Colère à Nantes : les maraîchers face au rouleau compresseur de la grande distribution

À Nantes, la tension monte entre les producteurs locaux et la grande distribution. En pleine saison de production, les maraîchers de Loire-Atlantique dénoncent l’omniprésence des tomates importées, notamment marocaines, dans les rayons des hypermarchés, au détriment des productions françaises. Une mobilisation symbolique s’est tenue ce mardi 20 mai dans un Carrefour de la Beaujoire, orchestrée par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. En toile de fond : des marges jugées inéquitables, une visibilité biaisée sur l’origine des produits et une guerre des prix qui fragilise les filières locales. ⚖️🇫🇷

🌍 Importations à bas coût : concurrence jugée déloyale

Mardi matin, des militants agricoles ont investi le rayon fruits et légumes d’un hypermarché Carrefour à Nantes. Le symbole est fort : en plein pic de la saison maraîchère locale, les tomates venues du Maroc y occupent encore plus de la moitié des linéaires, selon Mickaël Trichet, président de la FNSEA 44. Ce dernier s’indigne : 

Les consommateurs se tournent naturellement vers le prix le plus bas. Résultat : nos tomates restent sur les bras et la production locale est pénalisée

En effet, l'écart de prix est frappant : une barquette de tomates marocaines à 0,99 € contre jusqu’à 8,57 € le kilo pour une barquette de 350 grammes de tomates françaises. Les maraîchers vendent pourtant leurs produits autour de 2 à 2,50 € le kilo. Entre les deux, ce sont les marges de la grande distribution qui posent problème. « Sur nos tomates, les marges sont jusqu’à deux fois et demie le prix auquel on les vend, » dénonce un producteur. Et pendant ce temps, les importations sont proposées à prix cassé, avec une marge réduite mais plus attractive pour les enseignes… et les clients. 📉

🛒 Pratiques commerciales sous le feu des critiques

Au-delà des prix, c’est aussi la visibilité de l’origine des produits qui est dans le viseur des producteurs. Lors de leur action, les manifestants ont collé des étiquettes bien visibles sur les barquettes importées pour faire apparaître clairement « Origine Maroc » — une mention parfois reléguée en petit caractère sur l’emballage. Une manière de dénoncer une certaine opacité qui nuit au « choix éclairé » du consommateur.

Le malaise est profond. D’autant que Carrefour se défend en affirmant proposer majoritairement des références françaises : « Huit références au total, dont une seule importée ». Pourtant, en pleine saison, la tomate cerise locale ne représente que la moitié des ventes. Pour les producteurs, le constat est amer : 

Si nos tomates ne se vendent pas, qu’est-ce qu’on fait ? On les jette ?

s’interroge un maraîcher, entre résignation et colère. ♻️💢

👁 L’œil de l’expert : quand l’équilibre des filières locales vacille

Ce qui se joue à Nantes dépasse largement le simple cadre d’un rayon de supermarché. Derrière la fronde des maraîchers se cache une crise structurelle : celle d’un modèle économique qui favorise l’ultra-compétitivité au détriment des producteurs locaux. En faisant pression sur les prix et en maximisant les marges sur des produits français souvent plus coûteux à produire, la grande distribution contribue à fragiliser des filières déjà sous tension. L’urgence est réelle : restaurer un équilibre dans les relations commerciales, garantir une transparence totale sur les origines, et surtout, réconcilier pouvoir d’achat et souveraineté alimentaire. 🌱🇪🇺

À propos de l'auteur

Conseiller financier chez FiniDeMePriver.com depuis près de 2 ans, Enzo Poulain met son expertise au service de ses clients en leur proposant des solutions sur mesure pour optimiser leur budget et simplifier la gestion de leurs finances. Doté d’un sens aigu du détail et d’un réel engagement pour le travail bien fait, Enzo partage également des astuces pratiques pour aider chacun à maintenir un budget équilibré et adapté à ses besoins.