Linkedin CréditNews
Photo d'un panneau indiquant la localisation de la Wall Street avenue, aux Etats-Unis
3 minutes

Jeudi Noir à Wall Street : 2 400 milliards de dollars de pertes, une économie mondiale en péril

Hier, Wall Street a connu l'une de ses pires journées depuis la crise de 2020. En pleine escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, la Bourse de New York a enregistré une chute vertigineuse, effaçant près de 2 400 milliards de dollars en valorisation boursière. Cette dégringolade survient après l'annonce par le président Donald Trump de nouveaux droits de douane, exacerbant les craintes d'une guerre commerciale à l’échelle mondiale et d'une récession économique imminente. La situation a particulièrement frappé les géants de la technologie et les grandes banques américaines.

Crise boursière : les Big Tech et le secteur bancaire en danger

Les grandes entreprises technologiques ont été particulièrement affectées par l'augmentation des droits de douane imposés par l'administration Trump. Apple, avec ses productions majoritairement basées en Chine, a enregistré une chute spectaculaire de 9,2 %, son plus grand repli depuis cinq ans. L'entreprise, déjà frappée par des droits de douane cumulés de 54 % (dont 34 % de réciproques en Chine), n’a pas échappé à la tempête. Amazon a également plongé de 9 %, tout comme Nvidia, le fabricant de puces graphiques, qui a vu son action chuter de 7,8 %.

Les détaillants, tels que Nike et Ralph Lauren, ont aussi subi de lourdes pertes, respectivement de 14,4 % et 16,3 %, en raison de leur dépendance à des sites de production en Asie, où la Chine, le Vietnam et l’Indonésie se sont retrouvés au centre des nouvelles sanctions. Ces entreprises voient leurs coûts de production grimper en flèche, affectant directement leur rentabilité.

Les grandes banques américaines, sensibles aux incertitudes économiques, ont également été massivement impactées. Citigroup, Bank of America et JPMorgan Chase & Co. ont perdu entre 7 % et 12 % de leur capitalisation boursière. Ces pertes sont d'autant plus préoccupantes qu'elles surviennent à un moment où la stabilité financière mondiale est déjà fragile.

Un contexte économique global fragile : vers une récession imminente ?

Les conséquences économiques de cette flambée des droits de douane ne se limitent pas à Wall Street. Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a averti que ces nouvelles mesures pourraient peser lourdement sur une économie mondiale déjà en ralentissement. Dans un contexte de croissance atone, elle a souligné le risque que ces tensions commerciales exacerbent les fragilités économiques, menaçant ainsi la stabilité financière mondiale.

Des analyses de banques comme Deutsche Bank et Bank of America évoquent une probabilité croissante de récession. En effet, la probabilité implicite de récession, mesurée par les fluctuations du marché boursier, atteint 40 % d'ici la fin de l'année, selon HSBC. La dégringolade de 12 % du S&P 500 en seulement six semaines a des répercussions immédiates sur les portefeuilles de millions d'Américains, notamment ceux qui dépendent de la retraite par capitalisation. En réponse à la situation, Donald Trump a tenté de minimiser les effets de la crise, qualifiant la chute boursière de "situation attendue" et affirmant qu'elle faisait partie d'une normalisation économique.

L'œil de l'expert : quel avenir pour l'économie mondiale ?

Les événements de ce jeudi noir mettent en lumière la fragilité des marchés financiers mondiaux face aux tensions géopolitiques. Si les mesures économiques prises par Donald Trump, en particulier l'imposition de droits de douane, semblent avoir des effets immédiats sur les marchés, elles risquent d'aggraver encore la situation économique à long terme. Une récession mondiale semble de plus en plus probable, avec des répercussions sur les économies européennes et asiatiques.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français