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Photo du logo de la célèbre marque d'équipement sportif fondée à Romilly-sur-Seine
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Le Coq Sportif redressement judiciaire 2025: vers un plan de sauvetage à 60 millions d’euros

Quelques mois après les Jeux olympiques de Paris 2024, dont il était l’un des fournisseurs officiels, Le Coq Sportif entre dans une nouvelle phase cruciale de son existence. L’équipementier historique, fondé à Romilly-sur-Seine et en redressement judiciaire depuis novembre 2023, vient de faire l’objet d’une offre de reprise structurée émanant d’un consortium d’investisseurs. Ce plan ambitieux, porté notamment par Xavier Niel, le groupe américain Iconix (propriétaire de marques comme Umbro ou Lee Cooper) et Neopar, entend injecter 60 millions d’euros immédiatement pour relancer la marque tout en recentrant son identité.

Plus qu’un simple sauvetage, c’est une tentative de reconquête à la fois nationale et internationale, avec un positionnement clair : redevenir une marque accessible et populaire à l’ADN 100 % français, mais soutenue par des réseaux de distribution mondiaux.

💶 Une reprise pensée comme un redémarrage stratégique

L’offre déposée repose sur une architecture capitalistique équilibrée et audacieuse. 51 % du projet est porté par Neopar, société d’investissement spécialisée dans le retournement d’entreprises, dirigée par la famille Poitrinal. Ce socle financier est complété par 26,5 % issus d’un groupement d’investisseurs privés, parmi lesquels figure Xavier Niel, mais aussi des anciens cadres de l’entreprise et des sportifs – des profils à même d'apporter à la fois capital et expertise. Enfin, Iconix, géant américain du textile, détient 22,5 % des parts, assurant un levier d’exportation à l’international.

Dans son communiqué, le consortium affirme vouloir recentrer la marque sur ses valeurs fondamentales, à savoir « l’accessibilité et la popularité », tout en bénéficiant d’un fort ancrage hexagonal. Ce redéploiement serait soutenu par le réseau Intersport et de nombreuses enseignes multi-marques, ce qui garantit une relance immédiate sur le marché domestique.

D’un point de vue financier, les enjeux sont de taille. Le Coq Sportif est endetté à hauteur de 60 à 70 millions d’euros, dont 42 millions de prêts garantis par l’État, selon la région Grand Est. Cette dernière a d’ailleurs consenti à annuler 50 % de ses créances, preuve de son engagement en faveur d’un redressement. Ce soutien public, couplé à une levée de fonds privée de 60 millions d’euros, constitue une base solide pour relancer l’entreprise.

👁️ L’œil de l’expert : nouvelle approche du “redressement

Cette offre incarne un modèle hybride de sauvetage économique et repositionnement stratégique. En associant capitaux français, fonds américains et partenaires industriels, elle illustre une approche moderne du redressement d’entreprises. Le rôle de Xavier Niel n’est pas anodin : il crédibilise l’opération en la reliant à un acteur influent de l’écosystème entrepreneurial français.

La volonté de réancrer Le Coq Sportif dans un univers « accessible », tout en l’ouvrant à l’international, pourrait en faire un acteur à contre-courant des mastodontes mondiaux du sportwear. Mais le défi sera de taille : entre héritage tricolore, concurrence agressive et nécessité de rentabilité rapide, la relance ne pourra reposer uniquement sur le symbole. Elle devra s’accompagner d’un repositionnement clair en matière de gamme, de distribution et d’innovation produit.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français