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Photo de Donald Trump annonçant les dernières mesures douanières du cinéma
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Trump déclare la guerre culturelle mondiale : le cinéma étranger sous embargo

Le 4 mai dernier, Donald Trump, fidèle à ses méthodes de confrontation directe, a fait trembler l’industrie cinématographique mondiale. Depuis sa plateforme Truth Social, l’ancien président a annoncé avoir donné l’ordre d’imposer une taxe de 100 % sur tous les films produits en dehors des États-Unis. Derrière cette mesure, se cache bien plus qu’une manœuvre économique : c’est une offensive idéologique, un repli stratégique de l’Amérique sur son bastion culturel. Pour Trump, la menace n’est plus uniquement commerciale, elle est culturelle, voire existentielle.

🎞 Une taxe choc aux relents idéologiques

Derrière cette surtaxe, Trump déploie un discours alarmiste et binaire. Selon lui, l’industrie hollywoodienne est en péril, menacée par la délocalisation des tournages et par « une propagande étrangère concertée » mettant en péril « la sécurité nationale ». Cette rhétorique guerrière, relayée dans le quotidien Ouest-France, inscrit la culture dans une logique de confrontation globale. Il ne s’agit plus de commerce, mais d’influence : « En taxant les films, Trump ne pénalise pas un produit, il censure un message », prévient un ancien diplomate interrogé par Reuters.

La taxe vise tout autant les superproductions que le cinéma d’auteur, sans distinction de genre ou de public. Elle touche de plein fouet les grandes puissances culturelles que sont la France, la Corée du Sud, l’Inde ou encore la Chine. Un producteur ironise dans The Guardian : « Hollywood, ce n’est plus l’Amérique, c’est l’étranger sous contrat fiscal. » Cette mesure, en érigeant une barrière douanière sans précédent, fracture davantage un secteur déjà fragilisé par la pandémie et les bouleversements du streaming.

Trump accuse par ailleurs les États étrangers de manipuler la concurrence via des subventions massives. D’après Le Figaro, il aurait fulminé : « Pourquoi l’Allemagne ou la Corée du Sud financent-elles leurs films pendant que nous taxons nos propres studios ? » En d’autres termes, la taxe devient un outil de rétorsion symbolique contre des politiques culturelles jugées trop interventionnistes.

🌋 Un séisme pour l’écosystème cinématographique mondial

Les conséquences de cette mesure sont multiples et profondes. En premier lieu, ce sont les distributeurs américains qui subiront une pression immédiate. La surtaxe équivaudra à doubler le coût d’acquisition d’un film étranger, forçant des choix drastiques : rogner les marges, augmenter le prix des billets ou tout simplement renoncer à importer ces œuvres. Autrement dit, le public américain deviendra victime collatérale de ce bras de fer protectionniste.

Pour les plateformes de streaming, la donne se complexifie aussi. Elles devront intégrer l’inflation des droits internationaux, ce qui pourrait mener à un appauvrissement du catalogue étranger. Quant aux festivals comme Sundance ou Tribeca, leur vocation à promouvoir la diversité mondiale se retrouve directement menacée.

Les producteurs indépendants européens tirent déjà la sonnette d’alarme. Le Monde rapporte les propos de certains d’entre eux, anonymes mais lucides, qualifiant cette taxe de « massacre programmé » pour les films d’auteur. L’accès au marché américain, crucial pour de nombreux cinéastes, pourrait être définitivement compromis.

Face à cette attaque, la riposte s’organise. Plusieurs organisations culturelles, selon The Guardian, envisagent des recours juridiques devant l’OMC. L’Union européenne, elle, n’exclut pas des représailles ciblant à leur tour les exportations culturelles américaines. Le spectre d’un conflit commercial global, centré sur la culture, devient une hypothèse crédible.

👁 L'œil de l'expert : quand la culture devient un champ de bataille géopolitique

Cette taxe, si elle est validée par les différentes instances législatives, représentera bien plus qu’une mesure économique. Comme le résume un analyste dans Le Monde, « Trump redessine les frontières culturelles comme on érige des murs. » Le cinéma devient l’otage d’une stratégie de polarisation où l’Amérique se protège non seulement de la concurrence, mais de l’altérité. Derrière les arguments économiques, c’est une logique d’affrontement idéologique qui s’installe.

Reste à voir si cette initiative franchira les obstacles juridiques qui l’attendent. Mais une chose est sûre : elle marque un tournant. La politique culturelle américaine, jusqu’ici fondée sur l’exportation de ses récits, se replie désormais sur elle-même. Pour les observateurs avertis, cette attaque frontale est un signal fort : l’ère de la mondialisation culturelle sans entrave touche peut-être à sa fin.

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