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Photo de l'enseigne du groupe bancaire français BPCE, au siège de Paris
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Neutralité carbone : le groupe BPCE est le maillon faible de la finance française

Alors que la pression s’intensifie sur les institutions financières pour accélérer leur transition écologique, le groupe BPCE – qui regroupe les Banques populaires et les Caisses d’épargne – se retrouve dans une posture inconfortable. L’ONG Reclaim Finance vient de publier un classement impitoyable sur les stratégies climatiques de vingt grandes banques européennes. Verdict : BPCE ferme la marche, loin derrière ses concurrentes françaises. Une situation qui interroge sur la cohérence entre les discours et les engagements réels des établissements financiers face à l’urgence climatique.

🌱 Des engagements climatiques à la traîne : BPCE en queue de peloton

Dans son étude, Reclaim Finance souligne que BPCE « se distingue par ses mauvaises pratiques », notamment un soutien maintenu aux énergies fossiles les plus polluantes comme le charbon, ainsi qu’un désintérêt manifeste pour les enjeux de biodiversité. L’organisation dénonce un plan de transition particulièrement faible, qui justifie la dernière place du groupe dans le classement européen. Le groupe bancaire occupe la 18e position, bien derrière ses homologues français.

Face à cette critique sévère, BPCE s’est défendu auprès de l’AFP en évoquant des « actions concrètes et transparentes » dans les domaines climatiques, environnementaux et sociétaux. Il met en avant des « oublis et omissions » dans l’évaluation de Reclaim Finance, sans pour autant fournir de contre-arguments solides sur les points soulevés.

☯️ Le contraste avec les autres acteurs bancaires français

Alors que BPCE chute, d’autres groupes tricolores affichent des performances nettement plus convaincantes. La Banque Postale se hisse à la première place du classement, tandis que BNP Paribas occupe la troisième. Le Crédit Agricole, la Société Générale et le Crédit Mutuel apparaissent respectivement aux 6e, 7e et 8e rangs. Ces résultats montrent que certaines banques françaises parviennent à intégrer la transition écologique dans leur stratégie, même si tout n’est pas parfait.

L’ONG nuance cependant ces performances : 

Malgré quelques notes positives, toutes les stratégies climatiques des banques françaises sont jugées insuffisantes

peut-on lire dans l’étude. La Fédération bancaire française (FBF) rappelle, de son côté, l’engagement collectif du secteur à accompagner ses clients vers une économie bas-carbone, tout en appelant à une mise en œuvre plus rigoureuse et rapide des objectifs.

👁 L'œil de l'expert : un tournant stratégique inévitable

Le recul récent des ambitions climatiques au sein de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), avec un objectif désormais fixé « bien en-dessous de 2°C », traduit un essoufflement des volontés politiques et économiques face à l’urgence climatique. Pour BPCE, cette contre-performance publique ne peut rester sans suite. Dans un environnement où la pression réglementaire, sociétale et concurrentielle se resserre, l’inaction devient un risque stratégique majeur.

Comme le rappelle Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance:

les banques ont le pouvoir – et donc la responsabilité – d’orienter massivement les flux financiers vers la transition écologique

BPCE est aujourd’hui à la croisée des chemins : il lui appartient de revoir ses priorités pour ne pas devenir l’exception qui confirme l’inertie.

À propos de l'auteur

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