Au cœur des nouvelles sanctions figure l’abaissement du plafond du prix du pétrole russe exporté, désormais fixé à 47,6 dollars le baril. Ce plafond, initialement établi à 60 dollars par le G7, vise à limiter les revenus énergétiques russes tout en maintenant un certain approvisionnement mondial. La Commission européenne espère ainsi, selon Ursula von der Leyen, « frapper le cœur de la machine de guerre russe ».
Cependant, comme le souligne Reuters, l’efficacité réelle du mécanisme reste sujette à caution : depuis sa mise en place fin 2022, la Russie a souvent vendu son brut au-dessus du seuil prévu, profitant des failles du système de contrôle. De fait, les traders du secteur restent sceptiques quant à l’impact économique immédiat du durcissement : « Le mécanisme ne précise toujours pas clairement qui surveille réellement les transactions », confient des sources du marché pétrolier.
De son côté, Moscou se veut résilient. Le Kremlin a déclaré avoir « partiellement immunisé son économie » face aux mesures occidentales, tout en dénonçant des sanctions jugées illégales et contre-productives pour les économies européennes elles-mêmes. Pourtant, le plafonnement vise un secteur clé : en 2024, près de 30 % des recettes publiques russes provenaient encore du pétrole.
Enfin, la position des États-Unis, qui refusent de suivre l’UE dans l’abaissement du plafond, illustre les divergences stratégiques occidentales. Le bloc européen agit seul, face à une Russie qui cherche à multiplier les canaux alternatifs pour ses exportations.
Outre le pétrole, Bruxelles a élargi le champ des sanctions au secteur maritime et financier russe. 105 navires de la « flotte fantôme » – cette armada de tankers opérant sans drapeau officiel pour contourner les restrictions – ont été placés sur liste noire. L’objectif ? Bloquer la capacité de Moscou à acheminer son pétrole discrètement.
Autre nouveauté : les transactions liées aux gazoducs Nord Stream, ainsi que certaines opérations financières avec des banques chinoises facilitant le commerce russe, sont désormais interdites. Une décision symboliquement forte, quoique difficile à appliquer dans les faits. Kaja Kallas insiste :
Nous augmenterons les coûts jusqu’à ce que Moscou accepte de négocier.
Mais ce tour de vis économique n’a pas été sans débat. Slovaquie, Grèce, Chypre et Malte, dépendants des échanges maritimes ou énergétiques, avaient freiné l’accord. Finalement, après plusieurs concessions, le consensus européen a prévalu. Le président français Emmanuel Macron a salué vendredi ces « sanctions sans précédent », soulignant le rôle décisif de Paris dans l’accord.
Sur le plan stratégique, les États membres cherchent désormais à réduire progressivement leurs importations de gaz russe, avec un horizon fixé à 2028. Une transition énergétique aux lourds enjeux économiques, notamment pour l’industrie européenne.
Ce 18ᵉ train de sanctions traduit une montée en puissance de la guerre économique engagée par Bruxelles. Mais, malgré les annonces fracassantes, les limites structurelles du dispositif européen apparaissent au grand jour. Le manque de coordination avec les États-Unis, la faiblesse des moyens de contrôle et la complexité des chaînes logistiques mondiales freinent l’efficacité immédiate de ces mesures.
Pour l’Union, le risque est double : accentuer ses propres fragilités économiques tout en poussant la Russie à renforcer ses alliances commerciales alternatives, notamment avec la Chine et l’Inde. Seule une stratégie coordonnée à l’échelle internationale pourrait véritablement tarir les flux financiers alimentant le conflit.
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
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