Le secteur de la construction, durement frappé ces dernières années, semble entrevoir un potentiel redressement à partir de 2025. Après des périodes de contraction économique marquées par des ralentissements aussi bien du côté de l’offre que de la demande, l’optimisme semble enfin poindre à l’horizon. Une étude récemment publiée par Bain & Company met en lumière les dynamiques du marché de la construction, notamment dans le résidentiel, les infrastructures et les bureaux. Cependant, l’incertitude politique et économique continue de peser, ce qui pourrait freiner la reprise dans certains pays européens.
Une reprise modérée mais attendue dans plusieurs pays européens
Après une année 2024 difficile, particulièrement en Allemagne, France et Italie, les prévisions pour 2025 s’annoncent plus favorables, bien que les signes de redressement diffèrent d’un pays à l’autre. En Allemagne et au Royaume-Uni, la construction de nouveaux logements et d’infrastructures devrait être le principal moteur de la reprise. Le Royaume-Uni, en particulier, bénéficie de la baisse des pressions inflationnistes et d’une demande croissante de logements. Ces facteurs devraient soutenir une reprise graduelle au début de l’année 2025. Toutefois, l’Allemagne, bien que bénéficiaire de projets d’infrastructures, pourrait voir la reprise de son marché immobilier s’étendre jusqu’à fin 2025 ou début 2026.
La France : un secteur résidentiel en nette amélioration
En France, les perspectives sont plus optimistes grâce à plusieurs leviers de relance. Les besoins en nouveaux logements sont considérables, avec un déficit estimé à 400 000 unités par an. Ce déséquilibre offre des opportunités dans le secteur résidentiel. La baisse des taux d’intérêt des prêts immobiliers, qui sont passés sous la barre des 3,4 % en novembre 2024, constitue un facteur favorable pour stimuler le marché immobilier. En outre, des politiques publiques de rénovation devraient également renforcer l’activité dans ce secteur, alors que la France met en place des réglementations incitant à la modernisation énergétique des bâtiments.
Les enjeux liés aux infrastructures et aux investissements ESG
Outre le résidentiel, la construction d’infrastructures et de bureaux devrait également soutenir la croissance du secteur en 2025. À l’échelle mondiale, les investissements ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) devraient jouer un rôle clé dans le dynamisme du marché des bureaux, en particulier en France et au Royaume-Uni. Les gouvernements, confrontés au vieillissement de leurs infrastructures, ont déjà prévu des budgets conséquents pour le renouvellement et la modernisation des infrastructures existantes. La dynamique ESG ne se limite pas aux bureaux, mais s’étend également aux projets de construction d’infrastructures publiques, d’où un climat favorable aux investissements dans ce domaine.
⁉️ L’impact de l’instabilité politique sur la reprise du secteur
Cependant, bien que des perspectives positives existent, l’incertitude politique demeure un facteur de retard dans la reprise. En France, les élections et la formation du nouveau gouvernement ainsi que les discussions sur les réformes économiques, notamment la réforme des retraites, créent une instabilité qui pourrait freiner les investissements à court terme. De même, en Allemagne, les élections fédérales de février 2025 pourraient nuire à la planification de projets à long terme dans le secteur de la construction, tant que les orientations politiques ne seront pas stabilisées. Pour que la reprise prenne réellement forme, ces zones d’incertitude devront être levées.
