Il y a moins d’un an, Jaguar opérait un changement radical d’image. Exit l’univers sobre et raffiné qui avait fait sa réputation : place à une communication flashy, jeune et « good vibes« , symbolisée par la présentation du prototype Type 00, au design audacieux. Problème : l’initiative a généré un bad buzz monumental. Les critiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux, dénonçant une rupture jugée excessive avec l’ADN historique du constructeur.
Résultat : le repositionnement marketing censé revitaliser la marque n’a pas porté ses fruits. Les ventes mondiales ont chuté de 15% au dernier trimestre, selon les chiffres de la maison-mère Tata Motors, plombant les prévisions et précipitant une cure d’austérité. Faute de succès commercial, Jaguar se voit contraint de réduire sa voilure, principalement au Royaume-Uni, son bastion historique.
À cette déconvenue marketing s’ajoute un coup dur d’ordre économique : les nouvelles taxes imposées par les États-Unis sur les véhicules importés. Depuis avril, le gouvernement américain applique une surtaxe de 27,5% sur les voitures venues de Grande-Bretagne. Même si un quota de 100 000 véhicules bénéficie désormais d’une taxe réduite à 10%, les dégâts sont faits : Jaguar a été forcé de suspendre temporairement ses exportations vers son principal marché non-européen.
Selon les analystes financiers de Tata, cette mesure a contraint Jaguar à puiser dans ses stocks et à revoir ses prévisions pour l’exercice en cours. Le directeur financier du groupe évoque une baisse de marge opérationnelle significative et des « ajustements nécessaires » en termes d’effectifs pour préserver la compétitivité.
Pour Mark Evans, analyste automobile basé à Londres, la situation est révélatrice :
Jaguar paye une double erreur : avoir rompu avec son image de luxe intemporel et avoir sous-estimé le risque protectionniste américain. Le constructeur navigue désormais à vue.
Alors que ses concurrents allemands consolident leurs positions sur les segments premium, Jaguar doit désormais gérer un retour de bâton économique et social, avec des licenciements touchant jusqu’à 500 salariés britanniques.
Dans un marché mondial plus concurrentiel que jamais, Jaguar se retrouve à la croisée des chemins : persévérer dans sa stratégie jeune et dynamique ou réintégrer les codes historiques du luxe britannique. Une décision stratégique cruciale dans un contexte de ralentissement des ventes et de pressions fiscales internationales.
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
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