Face à la pression croissante des normes européennes sur les émissions de CO₂, Subaru n’a eu d’autre choix que de repenser en profondeur sa stratégie. Longtemps attachée à ses moteurs boxer et à sa transmission intégrale emblématique, la marque japonaise s’adapte désormais à la transition énergétique mondiale. Le 18 juillet, elle dévoile trois nouveaux modèles 100 % électriques, conçus sans moteur thermique et en étroite collaboration avec Toyota.
📉 Chute des ventes et pression réglementaire
En raison des restrictions européennes exigeant une réduction moyenne de 55 % des émissions de CO₂ des flottes d’ici 2030, les constructeurs automobiles sont contraints d’accélérer l’électrification de leur gamme. Subaru, longtemps centrée sur des modèles thermiques ou hybrides, en subit directement les conséquences. En mai 2025, la marque voit ses ventes mondiales diminuer de 20 % au premier semestre, mais aussi une baisse de 10 % sur le marché américain.
🚗 Subaru lance 3 modèles pour relancer ses ventes
Subaru décide alors d’agir et de changer d’opter pour des voitures électriques en collaborant avec Toyota, l’entreprise dévoile alors une gamme inédite de trois véhicules 100 % électriques, s’affranchissant de son traditionnel moteur boxer :
- Solterra: re design du premier SUV électrique de Subaru, avec une nouvelle batterie de 74,7 kWh, une autonomie améliorée (+25 % d’autonomie) et jusqu’à 343 chevaux en transmission inté L’extérieur a été redessiné et l’intérieur modernisé.
- Trailseeker (ou E‑Outback en Europe): SUV familial dérivé du Toyota bZ4X, ce modèle mise sur la polyvalence, une esthétique robuste et une autonomie adaptée aux longs trajets. Il sera décliné en version FWD et AWD.
- Subaru Uncharted (2026): Compact dynamique et performant : jusqu’à 338 chevaux, 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes et plus de 480 km d’autonomie WLTP. Design intérieur revisité, technologies embarquées, matériaux durables.
Ces modèles reposent sur la plateforme e-TNGA de Toyota, ce qui permet à Subaru de réaliser des économies d’échelle sur le développement, les batteries et l’architecture logicielle. L’objectif est d’atteindre 50 % de ventes mondiales en véhicules électriques, soit environ 600 000 unités sur un total de 1,2 million de véhicules vendus.
Toshihiro Suzuki, président de Subaru déclare :
L’investissement dans les véhicules électriques n’est pas un coût, mais une nécessité stratégique pour rester pertinent sur le marché mondial.
🎯 Un virage coûteux mais nécessaire
Subaru investit environ 1,5 trillion de yens, soit près de 10,3 milliards d’euros, d’ici 2030 pour accompagner sa transition vers les véhicules électriques. Ce budget englobe plusieurs volets majeurs :
- la création d’un centre de recherche et développement et de design au Japon, estimé à 206 millions d’euros
- l’installation d’une nouvelle ligne de production dédiée aux véhicules électriques avec un investissement de 689 millions d’euros
- ainsi que l’augmentation de la capacité de production de batteries pour un montant de 1,72 milliard d’euros.
Par ailleurs, Subaru participe à une gigafactory de batteries en partenariat avec Nissan, avec un investissement de 3,18 milliards d’euros. La collaboration avec Toyota permet également à Subaru de réduire ses coûts de développement, notamment en partageant des plateformes techniques.
Toshihiro Suzuki, président de Subaru affirme :
Investir massivement dans la R&D est essentiel pour rester compétitif dans un marché automobile en pleine mutation.
👁 L’œil de l’expert : nouvelle stratégie payante ?
Subaru se trouve à un tournant décisif de son histoire économique, confrontée à la nécessité impérative de s’adapter aux normes environnementales strictes et aux attentes croissantes du marché pour les véhicules électriques. Si les investissements massifs dans la R&D, la production et les partenariats stratégiques représentent un défi financier important, ils sont indispensables pour assurer la compétitivité et la durabilité de la marque.