Contrairement aux croyances, le rail n’est pas systématiquement le plus onéreux. D’après l’étude publiée le 3 juillet par l’UFC-Que Choisir, le train « montre sa force sur les liaisons radiales », c’est-à-dire les trajets directs depuis ou vers Paris. Sur ces axes, 75 % des trajets sont moins chers que l’avion, parfois de manière spectaculaire.
Prenons l’exemple d’un Paris–Brest : le train s’avère 64 % moins cher que l’avion, et 58 % de moins pour un Paris–Lyon. En moyenne, les trajets ferroviaires les plus avantageux tournent autour de 56,80 € par passager, contre 106,50 € en avion.
Dans le cas concret d’un couple et de deux adolescents partant deux semaines en juillet, 60 % des trajets analysés sont plus abordables en train. Une conclusion surprenante, mais qui met en lumière l’efficacité de certaines lignes TGV — quand elles sont bien desservies.
Mais l’équation change dès que l’on sort des radiales ou qu’on évite Paris. Sur des liaisons transversales comme Bordeaux–Nice, Nantes–Strasbourg ou Biarritz–Lyon, l’aérien l’emporte, notamment pour des séjours courts ou de dernière minute.
L’UFC-Que Choisir justifie cet avantage par la faiblesse de l’offre ferroviaire hors de Paris, l’absence de politique tarifaire attractive du rail en province, et une plus grande stabilité tarifaire chez les compagnies aériennes.
Cette tendance dépasse les frontières françaises. Selon Réseau Action Climat, un billet d’avion est en moyenne 2,5 fois moins cher que son équivalent ferroviaire sur 21 grandes lignes européennes. Illustration : un Paris–Rome en avion coûte 70 € en moyenne, contre 210 € en train.
Cela révèle une tension structurelle : l’inadéquation du prix du train avec les attentes budgétaires des ménages, malgré son meilleur bilan carbone.
Enfin, la voiture demeure la grande gagnante pour les familles et groupes, à condition de mutualiser les frais. Selon UFC-Que Choisir, sur un tiers des 48 liaisons étudiées, le covoiturage est systématiquement le moins cher.
Exemples concrets :
Cette rentabilité s’explique par l’amortissement des frais fixes : carburant, péages, usure du véhicule. L’étude rappelle aussi que les billets de train pour adolescents coûtent aussi cher que pour les adultes, ce qui nuit à l’attractivité du rail pour les familles.
L’UFC-Que Choisir plaide pour des réformes structurelles : développement de liaisons interprovinciales, plafonnement tarifaire des billets de train, et élargissement de l’interdiction des vols intérieurs là où le rail est pertinent.
Dans un contexte où l’enveloppe vacances moyenne chute à 1 820 € en 2025, l’arbitrage entre confort, temps et coût devient crucial. Le rail a des atouts à faire valoir, à condition que l’offre suive et que les prix soient maîtrisés. L’aérien reste concurrentiel hors radiales et sur l’Europe, tandis que la voiture, bien remplie, demeure l’option la plus budgétaire.
Pour les familles et les budgets serrés, la planification à l’avance et la comparaison systématique des modes de transport sont les clés d’un été économiquement serein.
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