En 2022, la France comptait 27,6 millions de propriétaires immobiliers. Parmi eux, un nombre significatif de 9,7 millions possédaient plusieurs logements, selon les données de l’Insee. Bien que cette tendance mette en lumière une dynamique importante du marché immobilier, l’Insee met en garde sur la diversité des profils des multipropriétaires, qui, même s’ils représentent 35% des propriétaires, ne sont pas tous dans la même situation. Ces détenteurs de biens peuvent varier largement en termes de nombre de propriétés, de structures de possession, et d’utilisations des biens.
Profil des multipropriétaires : une diversité de structures et d’usages
La typologie des multipropriétaires se révèle particulièrement variée. Parmi ces 9,7 millions de Français, 20,2% détiennent deux logements, tandis que 10,4% possèdent entre 3 et 4 biens immobiliers. Un plus petit groupe, soit 3,5%, possède entre 5 et 9 logements, et seulement 0,9% détient 10 logements ou plus. L’Insee note que cette diversité concerne non seulement le nombre de biens, mais aussi leur usage. Par exemple, 17% des multipropriétaires détiennent deux résidences principales, une situation qui inclut généralement la résidence principale propre et celle d’un usufruitier. En parallèle, 16% détiennent leur résidence principale et un bien locatif, tandis que 12% possèdent une résidence principale et une résidence secondaire.
Les stratégies de détention varient également. Environ 91% des logements sont détenus en nom propre, tandis que seulement 1% des multipropriétaires choisissent d’utiliser une société civile immobilière (SCI) pour la gestion de leurs biens. À noter qu’une proportion significative, soit 30%, possède des biens en nue-propriété. Cela signifie qu’ils détiennent les biens sans pouvoir les utiliser ni en tirer de revenus, une stratégie souvent employée pour des raisons fiscales ou successorales.
Concentration des multipropriétaires : Les zones touristiques en tête
L’Insee observe une concentration plus marquée de multipropriétaires dans certaines régions spécifiques de France, notamment les zones touristiques. Les départements alpins, comme la Haute-Savoie et les Alpes-de-Haute-Provence, ainsi que les régions rurales du Massif Central, attirent une proportion plus importante de multipropriétaires que la moyenne nationale. Ces territoires offrent des opportunités intéressantes pour les investisseurs immobiliers, particulièrement dans les secteurs liés au tourisme et aux résidences secondaires.
En outre, un autre constat intéressant concerne la répartition par sexe des multipropriétaires : bien que la moitié des multipropriétaires soient des femmes (49%), cette proportion diminue dans les catégories possédant davantage de biens. Parmi ceux qui détiennent 10 logements ou plus, les femmes ne représentent plus que 40% des propriétaires. Cela soulève des questions intéressantes sur les dynamiques de genre dans l’investissement immobilier à grande échelle et les stratégies de gestion de patrimoine.
Les multipropriétaires, des acteurs clés à surveiller sur le marché immobilier
Les multipropriétaires occupent une place essentielle sur le marché immobilier français. Non seulement ils contribuent de manière significative à la concentration de biens dans certaines régions, mais leur modèle de gestion diversifié, allant de la détention en nom propre à l’usage de structures juridiques complexes comme les SCI, montre la sophistication croissante de l’investissement immobilier en France. Toutefois, l’Insee souligne que ce profil ne se résume pas à une simple accumulation de biens. Les multipropriétaires représentent un éventail d’investisseurs, de la simple détention de deux logements à l’élargissement de leur portefeuille immobilier pour en faire un véritable levier de rentabilité.
