« Nous ne nous engageons pas à l’avance sur un rythme de baisse précis mais, nous devrons progressivement réduire nos taux », voilà ce qu’affirmait le chef économiste de la BCE Philip Lane (Banque Centrale Européenne) cette semaine. De nouvelles baisses des taux directeurs, en 2025 (ou dès décembre prochain ?), qui pourraient rassurer, tant les acteurs économiques, que les emprunteurs. Entre optimisme dans la lutte contre l’inflation, et crainte d’un retournement économique plus conséquent qu’envisagé, la BCE semble décidée à continuer sur le chemin de la détente de sa politique monétaire.
La courbe de l’inflation donne raison à la détente
C’est à l’occasion d’un entretien qu’il a accordé aux Echos que Philip Lane, chef économiste de la BCE, a affirmé la position de l’institution francfortoise :
Nous ne nous engageons pas à l’avance sur un rythme de baisse précis mais, nous devrons progressivement réduire nos taux.
Des propos qui viennent confirmer ceux de sa présidente. Christine Lagarde avait effectivement confirmé les bonnes nouvelles concernant le processus de désinflation :
Les nouvelles informations sur l’inflation montrent que le processus de désinflation est en bonne voie pour atteindre l’objectif de 2% dès l’année prochaine dans la zone euro.
L’inflation a ralenti plus que prévu en septembre, à 1,7% sur un an, et pour la première fois en plus de trois ans sous le seuil des 2%.
Pour mémoire, la BCE a abaissé pour la troisième fois cette année ses taux directeurs, grâce à une inflation présentant des résultats meilleurs que ceux escomptés. Le taux de dépôt avait été ramené à 3,25%.
Et les craintes sur l’économie aussi
Mais les yeux se tournent aussi désormais sur la dégradation de la situation économique en zone Euro. Christine Lagarde le rappelait fin octobre :
Les indicateurs récents de l’activité économique ont surpris quelque peu à la baisse, et les conditions de financement restent restrictives. » Sujet d’ailleurs repris par le chef économiste : « Si la BCE maintient ses taux à ce niveau, l’économie ne se développera pas suffisamment et l’inflation tombera, je crois, en dessous de l’objectif.
La situation se dégrade dans beaucoup de secteur d’activité à travers l’Europe et incite donc de plus en plus d’économistes à pencher une nouvelle baisse des taux directeurs dès le 12 décembre prochain, à l’occasion de la prochaine réunion de la BCE. Reste à savoir si cette nouvelle baisse sera de 0,25% ou de 0,50%. Et c’est bien les prochaines données économiques de la zone Euro qui seront l’arbitre de ce prochain desserrement de la politique monétaire européenne. Et force est de reconnaitre que les mesures restrictives annoncées par Trump, concernant les droits de douanes qu’il compte imposer à ses partenaires commerciaux (Mexique, Canada et Chine dans un premier temps) ne sont pas de nature à laisser croire que la conjoncture s’arrangera dans les prochains mois.
