Les tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et l’Union européenne, notamment sous l’effet des politiques protectionnistes de Donald Trump, entraînent des répercussions inattendues sur la consommation en France. Une étude récente met en lumière une tendance marquée chez les Français : 64 % d’entre eux sont prêts à boycotter les produits américains, un acte symbolique qui va bien au-delà de la simple réaction économique. Cette volonté de boycotter semble également ancrée dans un contexte géopolitique, où les consommateurs cherchent à influer sur les relations internationales avec leur pouvoir d’achat.
⛔️ Une réaction face aux tensions géopolitiques
Le boycott des produits américains n’est pas uniquement motivé par des considérations économiques, mais traduit également une volonté de marquer un positionnement face aux tensions diplomatiques actuelles. Comme l’explique Jérôme Labbé, Directeur Général de l’institut Discurv:
ces résultats montrent à quel point les tensions internationales peuvent impacter directement les comportements de consommation.
En effet, selon l’étude réalisée par Discurv entre le 13 et le 2025-__mars__-16, 25 % des Français ont déjà commencé à éviter certains produits américains, tandis que 39 % envisagent de rejoindre un mouvement collectif de boycott. La France, comme d’autres pays européens, semble être de plus en plus sensible aux enjeux géopolitiques, et les citoyens expriment cette prise de position en influençant leurs choix de consommation.
Des produits faciles à remplacer, mais des services numériques incontournables
Les résultats de l’étude montrent également des différences notables selon les secteurs. Ainsi, 70 % des Français estiment qu’il est facile de remplacer les produits de grande consommation américains par des alternatives françaises ou européennes. Cette tendance est particulièrement visible dans les secteurs de l’automobile (65 %) et de la restauration rapide (64 %). Les Français semblent relativement prêts à abandonner des marques alimentaires ou automobiles américaines, jugeant qu’il existe des substituts locaux ou européens de qualité. Cependant, la dépendance aux technologies américaines constitue un frein majeur à un boycott total. Les produits et services numériques, notamment ceux proposés par des géants comme Apple, Netflix, Amazon et Meta, restent perçus comme beaucoup plus difficiles à substituer. Cette dualité entre boycott alimentaire et dépendance numérique montre la complexité du phénomène. Le boycott des produits américains semble donc plus susceptible d’être appliqué sur les biens physiques que sur les services immatériels.
L’œil de l’expert : Une tendance à surveiller mais difficile à concrétiser
Bien que l’intention de boycotter les produits américains semble forte parmi les Français, il est difficile de dire si cette tendance se concrétisera à long terme. Si le secteur de la consommation courante est plus facilement touché, les services numériques restent un obstacle majeur à la mise en œuvre d’un boycott global. Le manque d’alternatives dans certains secteurs et la dépendance technologique des consommateurs compliquent cette démarche. Néanmoins, l’impact des tensions géopolitiques sur les comportements de consommation ne peut être ignoré. Les entreprises et les gouvernements devront prendre en compte ces dynamiques pour mieux comprendre les attentes des citoyens et leur pouvoir d’influence à travers leurs achats.
