Emploi : La baisse des embauches à la fin de l’année soulève des inquiétudes pour 2025
Le marché de l'emploi a connu un retournement en fin d'année 2024, avec une réduction significative des embauches, signalant une possible fragilité économique pour les mois à venir. L'Urssaf, dans son dernier rapport, indique une baisse de -2,4% des embauches au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, et une diminution de 5% par rapport à l'année précédente. Si ce déclin est préoccupant, il reste toutefois tempéré par un niveau d'embauches qui demeure supérieur à celui d'avant la crise sanitaire. Ce ralentissement touche particulièrement les grandes entreprises et certains secteurs, un phénomène qui pourrait avoir des répercussions sur le chômage dans les mois à venir.
📉 Un recul marqué des embauches dans les grandes entreprises
Le quatrième trimestre a vu une chute des embauches plus prononcée dans les entreprises de plus de 20 salariés, avec une diminution de 2,8%, par rapport à une baisse moins marquée de 1,9% dans les petites entreprises (moins de 20 salariés). Ce phénomène met en lumière la fragilité de l'emploi dans les structures de taille plus importante, qui sont souvent plus sensibles aux ajustements économiques. Cette situation est particulièrement visible dans les secteurs industriels, où les déclarations d'embauche ont chuté de 4,2%, contrastant avec une légère hausse du trimestre précédent (+0,8%). Les grandes entreprises, confrontées à une situation économique difficile, sont donc moins enclines à embaucher, augmentant la pression sur le marché du travail.
🏭 Les secteurs les plus touchés par la baisse des embauches
La diminution des embauches touche principalement trois secteurs : l'industrie, la construction et le tertiaire. L’industrie enregistre la baisse la plus importante au quatrième trimestre, avec une chute de 4,2% des embauches, après une légère progression au trimestre précédent. Le secteur de la construction poursuit sa tendance à la baisse avec une diminution de 2,6%, tandis que le secteur tertiaire, après une stabilité quasi-totale au trimestre précédent (+0,2%), voit également une baisse de 2,1% des recrutements. Ces secteurs, historiquement moteurs de l'emploi, semblent marquer le pas face à une conjoncture économique incertaine, bien que, par rapport à 2019, leurs chiffres demeurent meilleurs (respectivement +5,4% pour l’industrie et +7,4% pour le tertiaire). Cependant, la construction reste nettement en retrait par rapport à la période pré-Covid, avec une baisse de 11,8% par rapport à 2019.
🚨 Une hausse du chômage probable en 2025
Ce recul des embauches, couplé à une multiplication des plans sociaux dans des grandes entreprises comme Michelin ou Auchan, alimente les préoccupations concernant le chômage pour 2025. L'Insee prévoit un léger accroissement du taux de chômage, estimant qu’il pourrait passer de 7,4% à 7,6% de la population active d’ici la mi-2025. Cette projection, bien qu'elle soit modeste, signale une tendance préoccupante pour l’emploi, particulièrement à un moment où les entreprises semblent plus réticentes à recruter. Les prochains chiffres sur les embauches, attendus en février, seront cruciaux pour confirmer ou nuancer cette perspective.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français