Le secteur de la construction en France traverse une période de turbulences sans précédent depuis de trop nombreux mois. Après deux années de déclin, l’année 2024 marque un nouveau recul dans le nombre de permis de construire et de mises en chantier. Loin de voir une reprise, les indicateurs du marché restent préoccupants, avec une diminution continue des autorisations de logement, malgré quelques signaux d’optimisme. Voyons de plus près les raisons de cette dégringolade, les conséquences pour le marché immobilier, ainsi que les perspectives offertes par les réformes envisagées.
Une chute continue des autorisations de construction
En 2024, le nombre de permis de construire accordés a diminué de 12,3 % par rapport à 2023, une année déjà marquée par un faible volume. Ce recul est particulièrement frappant lorsqu’on le compare aux années précédant la crise sanitaire, avec une baisse de 28 %. Cette tendance met en lumière la profonde crise que traverse le secteur, bien que certains signes de rebond aient été observés au dernier trimestre 2024, notamment avec une légère hausse de 5 % par rapport au trimestre précédent. Toutefois, ces augmentations restent marginales et insuffisantes pour redresser la situation de manière significative.
⚙️ Les raisons structurelles du déclin : instabilité politique et économie globale
L’instabilité politique a joué un rôle clé dans ce marasme. Depuis juin 2023, les investisseurs et les acquéreurs ont fait preuve d’attentisme, incertains des orientations fiscales à venir. Ce climat d’incertitude a exacerbé les difficultés du secteur. La fin des mesures fiscales avantageuses, telles que le dispositif Pinel, a également contribué à cette paralysie. De plus, l’augmentation des coûts de construction, alimentée par la hausse des prix des matériaux et l’impact des normes environnementales plus strictes, a freiné l’initiative des promoteurs immobiliers.
⚠️ Une situation alarmante pour les logements individuels et collectifs
L’un des aspects les plus préoccupants concerne les logements individuels, avec une chute significative de 14,9 % des autorisations de construction. Parmi ceux-ci, les maisons individuelles ont enregistré une baisse encore plus marquée de 20,5 %, entraînant une diminution de 32,8 % des mises en chantier. Bien que le secteur des logements collectifs ait aussi enregistré une baisse importante, celle-ci reste moins sévère (-10,7 %). Cette évolution montre que les tendances divergent entre les différents types de logements, avec une pression particulièrement forte sur le marché des maisons individuelles.
Les perspectives d’avenir : l’espoir porté par la loi de finances
Face à cette crise prolongée, les professionnels du secteur espèrent que les nouvelles mesures introduites par le projet de loi de finances, telles que l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) et la défiscalisation des dons immobiliers, permettront de stimuler la demande. L’extension du PTZ à tout le territoire et aux maisons individuelles pourrait donner un coup de pouce aux acheteurs potentiels. Toutefois, pour que ces mesures portent leurs fruits, une stabilité politique et économique sera indispensable.
