Préparer ses vacances, c’est aussi anticiper les mauvaises surprises budgétaires. Et cette année encore, la location de voiture risque de faire tousser les portefeuilles. Alors que l’été approche à grands pas, les tarifs des véhicules de location connaissent une nouvelle envolée. Un phénomène devenu presque traditionnel, mais qui frappe de plus en plus fort. D’après les données publiées par Carigami, relayées par RMC Conso, les prix ont grimpé de 17 % en moyenne par rapport au mois d’avril. Louer une voiture une semaine en France coûte désormais 372 euros en moyenne, contre 319 euros il y a trois mois. Une inflation saisonnière qui ne connaît pas de répit… et qui place l’Hexagone parmi les pays les plus chers d’Europe en matière de location automobile.
Une flambée tarifaire accentuée par les disparités régionales
Si la hausse moyenne nationale est déjà significative, les écarts de prix selon les régions donnent le vertige. En Corse, par exemple, Ajaccio enregistre un bond spectaculaire de 38 % en seulement quelques mois. Résultat : une semaine de location y coûte aujourd’hui 364 euros, soit vingt euros de plus qu’à Bastia.
Même constat dans plusieurs autres villes touristiques comme Avignon (+27 %, 331 € la semaine) ou Biarritz (+15 %, 365 €). Et si vous espériez éviter les hausses en vous rendant sur la Côte d’Azur, désillusion : Nice reste la ville la plus chère avec une moyenne de 378 euros, sans véritable variation saisonnière. « Les prix n’y évoluent quasiment pas entre avril et l’été« , souligne le rapport de Carigami, confirmant que certaines zones ultra-touristiques pratiquent des tarifs élevés toute l’année.
L’analyse montre également des zones plus « accessibles », comme Strasbourg, où la location reste sous la barre des 300 euros (284 €), mais ces exceptions restent minoritaires dans un paysage tarifaire très tendu.
La France, championne d’Europe… des locations hors de prix
Au niveau européen, la situation française fait grincer des dents. Comparée à ses voisins, la France s’illustre comme l’un des marchés les plus coûteux pour louer une voiture pendant l’été. À titre d’exemple :
- En Espagne, les vacanciers peuvent s’en tirer pour moins de 200 euros la semaine.
- Au Portugal, les tarifs moyens gravitent autour de 220 euros.
- En Grèce, comptez environ 240 euros.
À l’autre extrême, seul un pays dépasse clairement la France : l’Islande, où une semaine de location atteint les 660 euros en moyenne. « Des prix comparables à ceux observés en Amérique du Nord« , indique l’analyse, avec des tarifs qui oscillent entre 500 et 600 euros au Canada ou aux États-Unis.
Ces écarts soulèvent une question de fond : pourquoi un tel désavantage tarifaire pour les voyageurs en France ? Les coûts d’exploitation, la pression estivale sur la demande et une concentration du marché entre quelques grands loueurs seraient autant de facteurs explicatifs.
L’œil de l’expert : vers un tourisme de plus en plus segmenté
Ce contexte tarifaire tendu reflète une mutation du tourisme estival : celui-ci devient de plus en plus sélectif, où le prix de la mobilité influe directement sur les destinations envisagées. Les voyageurs à petit budget pourraient privilégier des pays où la logistique, notamment la location de véhicules, reste plus accessible. Cette tendance pourrait aussi renforcer le recours à des solutions alternatives : covoiturage local, location entre particuliers, ou encore déplacements en transports en commun.
Comme le souligne avec justesse Carigami : « Il est urgent de comparer, d’anticiper… et parfois de renoncer à certaines destinations trop gourmandes. » Une recommandation qui sonne comme un avertissement pour les vacanciers de 2025, mais aussi pour les professionnels du tourisme français.
