Dans son rapport publié le 17 octobre dernier, la Banque de France présente des chiffres plutôt « rassurants », même si l’inflation commence à attaquer des couches de ménages français qui se retrouvent en situation de surendettement.
Autre bonne nouvelle : le crédit immobilier plaide non coupable dans l’augmentation des demandes.
Surendettement : une situation meilleure que prévu
Dans son baromètre mensuel, la Banque de France a présenté une augmentation de 6% du nombre de dossiers de surendettement, au cours des neuf premiers mois de l’année 2023 par rapport à la même période en 2022. Soit un spread de +5.400 dossiers en un an (porté à 90 545 dossiers à fin septembre 2023). Même si ce chiffre est en augmentation, il reste en revanche 20% en dessous des chiffres de 2019.
La hausse de 6% est un point d’attention pour la Banque de France, relève Mark Beguery, directeur des services aux particuliers à la Banque de France. Mais les déclarations d’incident de paiement par les banques restent basses et stables depuis le printemps. » Sur le terrain, les associations d’aide aux personnes, constatent « des situations très difficiles, mais il n’y a pas de raz de marée, ajoute Mark Beguery.
L’inflation qui aura été un facteur potentiel d’aggravation de la situation d’endettement des Français semble donc avoir eu un impact somme toute relativement limité.
La bonne tenue du marché du travail, et la baisse du taux de chômage en France expliquent également cette érosion du nombre de dossiers de surendettement depuis 2015 (-50% !) :
La baisse du chômage est l’une des clés de la division par deux du nombre de dossiers de surendettement depuis 2015, constate Mark Beguery.
Et ce chômage en forte baisse favorise également l’inflation des salaires.
Enfin, l’encadrement du crédit à la consommation aura été un élément déterminant pour lutter efficacement contre le surendettement en France.
Les populations les plus impactées
Le rapport mensuel de la Banque de France rappelle également quelques éléments importants qui permettent de mieux appréhender les populations les plus exposées au surendettement.
On retrouve une majorité de femmes (54%), mais aussi des personnes isolées, ou encore inactives. Les causes de ces situations de surendettement apparaissent en règle générale après une perte d’emploi (22,4%), ou à la suite d’une dépense importante et imprévue. Notons aussi que la séparation dans un ménage provoque souvent d’énormes dégâts, et une certaine forme de paupérisation, et donc des situations de surendettement (13%). Enfin et « logiquement », plus les revenus sont faibles et plus le surendettement s’invite dans la vie des ménages français.
En revanche, et de sorte à lutter contre une idée reçue, le crédit immobilier est dans très peu de cas source de surendettement.
Cela ne représente que 10 % des dossiers et sur les deux ou trois dernières années, cela a plutôt tendance à s’éroder. Ce qui veut dire qu’en l’état il n’y a pas de problème important de surendettement de personnes qui ont souscrit un crédit immobilier, estime Mark Béguery.
C’est toujours mieux de le rappeler.
